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Parce que la science et la mort sont à l’honneur à l’Agence Science-Presse tout le mois d’octobre et parce que l’année internationale de la chimie s’achève dans tout juste 3 mois, toutes les conditions semblent réunies pour (re)faire connaissance avec Jean-Baptiste Grenouille, cet homme qui ne vit que par les odeurs — bien qu’il n’en ait lui-même aucune — et qui ne rebute pas à sacrifier quelques malheureuses victimes dans sa quête du plus merveilleux des parfums.

Ce roman, écrit par Patrick Süskind en 1985, conjugue de façon inusitée l’histoire d’un meurtrier et la science du parfum.

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Quelques questions à Jean-François Chassay, chercheur ès littérature et romancier et essayiste lui-même!

1) D'abord, votre appréciation générale de ce roman... J’adore ce roman. Je trouve que l’entrée en matière est géniale, on est captivé dès les premières lignes.

2) La chimie en vedette dans un roman, c’est assez rare, non? Il faudrait que j’y pense, mais il y a au moins un certain roman de Primo Levi (qui était lui-même chimiste). Et un classique comme Dr Jekill and Mr Hyde repose aussi, bien sûr, sur des manipulations chimiques. Il y a aussi beaucoup de romans « catastrophiques ». Par exemple, de Frank Herbert, The White Plague (La Mort blanche). Mais je crois qu’une petite recherche me permettrait de trouver pas mal de titres, d’autant plus que la frontière entre chimie et biologie moléculaire, dans les romans des 30 ou 40 dernières années, n’est pas toujours nette.

3) L'action se déroulant à la fin du 18e siècle, une petite mise en contexte historique autour de la chimie pourrait être intéressante. La chimie existe à peine comme discipline scientifique. Avec Lavoisier né en 1743, elle commence à détrôner l’alchimie comme véritable science.

4) Le vocabulaire utilisé par l'auteur : on est loin de la science froide et terne… En effet! Je viens de terminer la lecture d’un ouvrage de l’historien Alain Corbin, Le Miasme et la jonquille. L’odorat et l’imaginaire social XVIIIe-XIXe siècle. On est beaucoup plus, dans ce roman, dans un imaginaire des odeurs que dans une froide réflexion théorique. Le « laboratoire » est quelque chose de très abstrait ici.

5) L'image des scientifiques : originale ou stéréotypée? Plutôt originale.

6) Le mot de la fin… Je crois que ce roman montre bien la force imaginaire de la figure du scientifique. À travers lui, c’est toute une conception de l’odorat au XVIIIe siècle qui est mis en scène, recréée.

Je donne