image_8.png
Ce que l’on appelle « La théorie du cholestérol » s’est développé à partir des années 1950. À l’époque, une série d’études épidémiologiques suggérait un lien entre les niveaux de cholestérol sanguin élevés et les maladies cardiovasculaires (MCV). L’application de cette théorie demandait de limiter la consommation d’éléments riches en cholestérol et en gras saturés. Si ces mesures n’étaient pas suffisantes pour réduire le cholestérol sanguin, il était recommandé d’utiliser des médicaments comme les statines.

Le problème avec cette hypothèse est qu’elle est pleine de contradictions. Par exemple, cinquante pour cent des personnes ayant subi une crise cardiaque présentent des niveaux de cholestérol normaux. Des populations comme les aborigènes d’Australie ont des niveaux de cholestérol peu élevés et des niveaux élevés de MCV. Chez les Français, par contre, les niveaux de cholestérol sont élevés et les taux de MCV relativement bas. Aux États-Unis, les immigrants venant de l’Inde présentent les niveaux de MCV les plus élevés de tous les groupes ethniques. Et pourtant, la moitié d’entre eux sont complètement végétariens et consomment peu de gras saturés. Ces données, pour certains, suggèrent que d’autres facteurs sont en jeu et que peut-être trop d’emphase est placée sur le rôle des gras saturés et des niveaux de cholestérol sanguins dans la lutte contre les MCV. Pour les critiques, l’utilisation massive des statines, les médicaments qui combattent l’hypercholestérolémie et qui ont des effets secondaires sérieux, représente plus de risques que d’avantages. Ces critiques suggèrent qu’il est temps de redéfinir le lien entre le cholestérol sanguin et les MCV.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Les tests de cholestérol ne mesurent pas les niveaux de cholestérol dans le sang, mais plutôt les niveaux de protéines qui le transportent dans le sang. La molécule est insoluble et a besoin d’être distribuée par des protéines spécialisées, les lipoprotéines. Il y a les LDL, « low density lipoproteins », qui transportent le cholestérol du foie aux artères, où il se retrouve dans la plaque. Les HDL, « high density lipoproteins », jouent le rôle contraire et ramènent le cholestérol vers le foie. Donc, le consensus médical a été jusqu’à présent que, pour prévenir les MCV, il faut avoir des niveaux élevés du « bon cholestérol », le HDL, et des niveaux bas du « mauvais cholestérol », les LDL. Les gras saturés, ceux que l’on retrouve dans les produits laitiers, la viande et les huiles tropicales de noix de coco et de palme, augmentent les niveaux de LDL et sont à éviter. Les gras insaturés contenus dans les huiles d’olive ou de canola baissent les LDL et doivent donc être favorisés. Si ces restrictions alimentaires ne fonctionnent pas, on prescrit des statines au patient. Ces médicaments, qui réduisent les niveaux de LDL, sont une mine d’or pour l’industrie pharmaceutique. Le plus connu d‘entre eux, le Lipitor, est le médicament le plus vendu au monde avec un marché de 15 milliards de dollars.

Maintenant, on sait qu’en fait il y a quatre sous-classes pour les LDL, selon la taille des lipoprotéines. Les tests de laboratoire, qui mesurent le LDL total, sont de ce fait peut-être moins indicatifs pour déterminer les facteurs de risque. Un régime riche en gras saturés élève les niveaux de particules LDL les plus larges, qui sont en fait relativement inoffensives. Ce sont les plus petites particules LDL qui, elles, pénètrent facilement dans les artères pour y déverser leur cholestérol. Et quel type de régime alimentaire augmente les niveaux de ces particules dommageables pour les artères? Un régime faible en gras, mais élevé en glucides raffinés, comme le sucre!

Dans le passé, le meilleur prédicateur pour les MCV était un niveau élevé de LDL et un niveau bas de HDL. Aujourd’hui, il semble que les dernières données suggèrent que ce qui est à éviter, ce sont de hauts niveaux de LDL à petites particules et des bas niveaux de HDL.

En conclusion : à la fin des repas, évitez les desserts riches en sucre et remplacez-les par un plat de fromage. Le fromage est riche en gras saturés, mais cela affecte seulement les LDL, qui sont « innocents » à l’égard des MCV. Comme compagnon au fromage, je suggère un verre, ou deux, de vin pour augmenter les niveaux de HDL.

Je donne