4770215999_94fd48f693.jpg
Le temps presse pour la protection des eaux entourant l'Antarctique.

En effet, la Commission pour la conservation de la faune et la flore marine de l’Antarctique (CCAMLR en anglais) se réunit pour une série de 3 réunions du 22 octobre au 1er novembre à Hobart, en Australie. Cette commission a été créée en 1982 par une convention internationale et elle compte 25 membres en tout. Le but est de protéger la vie marine en Antarctique en appliquant une approche systémique dans la gestion de la biomasse marine. Cette approche tient compte du fait que les différentes espèces sont étroitement interreliées et qu’il faille fortement tenir compte des échanges entre celles-ci, surtout au niveau trophique (c’est à dire qui mange qui et qui dépend de qui).

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

C’est que les eaux entourant le continent blanc attirent la convoitise de la pêche commerciale internationale. L’écosystème marin de l’Antarctique abrite de nombreuses espèces de poissons et de mammifères marins. Il est important de noter la place prépondérante du Krill de l’Antarctique, une espèce de crevette qui est à la base de la chaîne alimentaire dans cette région du globe, surtout pour les baleines, les phoques et les manchots. Malheureusement, de nombreux bateaux pratiquent la pêche illégale du Krill ou de la Légine antarctique (Dissostichus mawsoni) comme le rapporte le Service Public Fédéral en Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement de Belgique. Pourquoi la 31ème réunion de la CCAMRL est-elle si importante ? Comme le rapporte Nature dans son édition du 17 octobre, la commission doit trouver un consensus afin de créer de vastes aires marines protégées. Sauf qu’il y a divergence de point de vue entre quatre pays proposant différentes solutions afin d’agrandir la zone protégée qui est actuellement de 94000 km2. Le Royaume-Uni, l’Australie, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande ont chacun fait des propositions mais la commission requiert que l’ensemble des parties prenantes s’accordent unanimement sur une décision finale. Bien évidemment, la biomasse dans cette région représente une telle manne financière pour certains pays qu’un accord semble difficilement envisageable. Comme le souligne le biologiste Alex Rogers dans Nature, «c’est une réunion importante parce que si les différentes propositions étaient bloquées, ce serait une situation très difficile et cela aurait pour conséquence de reporter tout le processus à une décennie dans le futur. »

La mer de Ross, un sanctuaire marin a protéger

Au bord du continent Antarctique, la mer de Ross représente une des plus grandes réserves de biomasse au monde. Cette zone de près de 960000 km2 possède des habitats d’une haute importance écologique. Par exemple, elle abrite près d’un tiers des manchots Adélie directement dépendant du Krill. C’est également dans cette zone que ce concentre les populations de Légine antarctique, une espèce extrêmement convoitée par la pêche commerciale.

En février dernier, la sanctuarisation de la mer de Ross a été réclamée par un regroupement de 16 organisations, incluant Greenpeace et le WWF et qui ont dénoncé le manque de transparence de la CCAMLR. Selon l’Antarctic Ocean Alliance, la commission ne va pas assez loin dans les propositions de zones marines protégées. En effet, soit la zone proposée est trop petite soit il n’est pas fait mention d’interdire la pêche commerciale dans la proposition, comme celle de la Nouvelle-Zélande. Le regroupement des 16 organisations propose quant à lui une zone de 3,6 millions de km2 dans laquelle toute pêche commerciale serait interdite. Jusqu’à maintenant, cette proposition est restée lettre morte…

Je donne