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À la naissance d’un enfant, le système immunitaire de celui-ci est encore très incomplet. Cela le rend donc particulièrement vulnérable aux microorganismes de l’environnement. Pour cette raison, le lait humain n’est pas qu’une source de nutrition. C’est aussi un vaccin naturel en ce sens qu’il contient tout ce qu’il faut pour protéger le bébé des attaques extérieures.

On sait, entre autres, que le lait maternel contient plusieurs cellules du système immunitaire. Le colostrum, qui est le lait produit dans les premiers jours suivant l’accouchement, contient environ 4 milliard de cellules par litre. De ce nombre, 5 à 10 % sont des lymphocytes.

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La plupart des lymphocytes du lait maternel sont des cellules T (83%) et, une petite portion, des cellules B (6%). Certaines de ces cellules sont déjà activées et disposent d’une mémoire immunologique. Elles sont donc prêtes à agir pour défendre l’enfant contre une infection potentielle.

Ainsi, les lymphocytes T présents dans le lait maternel compensent pour l’immaturité de ceux du nouveau-né mais aussi pour l’inefficacité de ses macrophages. De plus, ils favorisent la maturation de ces mêmes cellules.

Une population spécifique de lymphocytes dans le lait maternel?

Récemment, des chercheurs ont évalué le type de lymphocytes se trouvant dans le colostrum des mères et ont comparé cette population à celle se trouvant dans leur sang. Les chercheurs ont alors remarqué que les deux populations de lymphocytes étaient très différentes.

En effet, les groupes de lymphocytes B et T présents dans le colostrum étaient surtout des cellules effectrices ou des cellules jouant un rôle dans le processus de l’immunité innée. Ce type de cellules permettrait donc un transfert rapide des défenses immunitaires vers le bébé.

Cette découverte confirme également l’hypothèse selon laquelle les lymphocytes ne diffusent pas passivement dans le colostrum mais sont plutôt transportés sélectivement vers celui-ci. Par ailleurs, d’autres études avaient déjà révélé que les cellules T de type cytotoxique étaient présentes en plus grand nombre dans le lait que dans le sang de la mère, signifiant l’existence d’un mécanisme de transport actif de ces cellules vers la glande mammaire et, ultimement, le système digestif du bébé.

Toutefois, le rôle des cellules immunitaires du lait maternel est vraisemblablement beaucoup plus complexe que la simple prévention des gastro-entérites. Ainsi, chez les animaux, on a remarqué que les lymphocytes se trouvant dans le lait maternel pouvaient traverser la paroi de l’intestin. Leur action ne se limiterait donc pas au système digestif. De plus, lorsque l’enfant est exposé au lait maternel, les proportions de cellules immunitaires dans son sang seraient modifiées. Il semble donc de plus en plus clair que le lait maternel est indispensable au développement normal du système immunitaire de l’enfant.

Pour plus d’études sur la périnatalité, visitez Maman Éprouvette.

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