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L’idée de trouver une planète semblable à la Terre quelque part dans l’univers semble être le rêve de plusieurs astrophysiciens. Parmi les centaines de galaxies et les milliards d’étoiles, on estime à près de 900 le nombre de planètes extrasolaires découvertes à ce jour.

Mais, comment savoir si l’une d’entre elles ressemble à notre planète bleue? Selon Patrick Dufour, professeur au département de physique de l’Université de Montréal, la chimie des étoiles mortes pourrait bien nous donner un coup de main.

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Découverte inattendue

«Lorsque l’on trouve une planète extrasolaire rocheuse, on ne sait rien de sa composition chimique. Le seul moyen serait de se rendre sur place et creuser», a expliqué Partick Dufour lors d’une conférence au Cosmodôme de Laval le 22 mai dernier. Et puisque les voyages extrasolaires ne sont pas pour demain, tout ce qu’il nous reste à faire est de déchiffrer l’information dans la lumière des étoiles.

À leur mort, environ 97 % des étoiles dans l’univers vont finir en naines blanches, sorte de résidus d’étoile de haute densité qui s’apparente à de la braise et émettant une lumière blanche, un peu bleutée. Il existe principalement deux grandes familles de naines blanches, selon que leur surface est composée d’hélium ou d’hydrogène, déterminé par analyse spectroscopique.

La présence d’autres éléments plus lourds, comme du calcium, du fer et du magnésium, a cependant intrigué les scientifiques qui observent ces corps célestes. D’où ces composés chimiques pouvaient-ils bien provenir?

Broyeur cosmique

En 2003, grâce au télescope spatial infrarouge Spitzer, des chercheurs ont pu observer un ensemble de disques autour des naines blanches. Toutes les étoiles autour desquelles un disque a pu être identifié sont polluées par des éléments lourds à leur surface. C’est ainsi que les astrophysiciens ont compris que la force de marée d’une naine blanche est capable de réduire en poudre une planète et de former un disque de poussière aux alentours.

«Les naines blanches polluées par des éléments lourds sont donc de beaux laboratoires pour étudier la composition chimique des planètes extrasolaires, s’enthousiasme Patrick Dufour. Cela nous permettrait de comprendre avec beaucoup plus de détails le processus de formation et d’évolution de [ces] planètes», ajoute-t-il.

La Terre, tout ce qu’il y a de plus typique dans l’univers?

Depuis les cinq dernières années, plusieurs analyses ont été menées par différents groupes de chercheurs. Il se trouve que l’oxygène, le fer, le magnésium, et le silicium, quatre éléments retrouvés en abondance sur Terre, dominent la composition de la poussière autour des naines blanches, mais dans différentes proportions.

«Certaines planètes se sont formées plus ou moins près de leur soleil que la Terre, ce qui peut expliquer cette différence», estime Patrick Dufour. À la lumière de ces informations, tout semble indiquer jusqu’à présent que la Terre est une planète tout ce qu’il y a de plus typique dans l’univers.

«Ceci veut donc dire qu’il y a probablement des milliers d’endroits semblables à la Terre où la vie peut se développer, donc que nous ne soyons pas seuls dans l’univers», laisse entendre l’astrophysicien.

Par Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse - 8 juillet 2013

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