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Des fromages à base de bactéries humaines accompagneront-ils bientôt nos repas de Noël? De tels fromages fabriqués à partir de bactéries prélevées au niveau des aisselles, du nombril ou de la bouche, font partie de l’exposition Grow your own: life after nature . Jusqu’au 19 janvier 2014, une vingtaine de projets artistiques originaux sont exposés à la Science Gallery de Dublin (Trinity College, Irlande).

Réflexions sur la biologie synthétique

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L’exposition, qui regroupe des ingénieurs, des scientifiques, des designers, des artistes et des biohackers, nous «invite à considérer certaines des applications potentiellement révolutionnaires et certaines conséquences inattendues de la biologie synthétique.» L’objectif de cet événement est d’inciter les citoyens à réfléchir aux conséquences possibles de certaines applications biotechnologiques et, plus particulièrement, à questionner les implications sociales, éthiques et philosophiques sur les possibilités toujours plus importantes de pouvoir manipuler la vie en laboratoire.

Des oeuvres provocatrices

Outre cette collection de fromages, on peut y admirer des souris qui portent certains gènes issus du génome d’Elvis Presley, ainsi qu’une réplique d’utérus humain où le foetus humain est remplacé par celui d’un dauphin.

Cette œuvre d’art I Wanna Deliver a Dolphin (Je Veux Donner Naissance à un Dauphin) se propose d’explorer un futur dans lequel des mères porteuses humaines pourraient participer à la lutte contre les extinctions animales en «offrant» leur utérus comme alternative au développement embryonnaire des espèces en danger.

Voulant pousser la réflexion (ou la provocation) encore plus en avant, l’artiste japonaise Ai Hasegawa propose que ces animaux soient ensuite élevés pour terminer… dans nos assiettes. Hasegawa veut questionner “le problème de la reproduction humaine dans une période de surpopulation, de surexploitation et de crise environnementale”. Dans un tel contexte, “certaines femmes pourraient-elles considérer de donner naissance à des espèces en voie de disparition? (…) Est-ce que le désir d’élever ensuite cet animal comme son propre enfant modifierait-il drastiquement la façon de percevoir l’animal en question au point que la mère porteuse ne serait plus en mesure de le consommer, imprégné d’un amour maternel?”

Science et art animent le débat philosophique

Au-delà de la provocation, ce type d’art –tout comme la science-fiction d’ailleurs– est un outil intellectuel original pour réfléchir sur les certains enjeux sociaux et éthiques que soulèvent les nouvelles technologies. Il permet d’aborder des questions sociales, éthiques et existentielles qui n’ont encore été que très rarement évaluées de cette façon. Ce faisant, il offre des pistes de réflexions atypiques et nouvelles.

Un repas de fête atypique?

Cette année encore, la traditionnelle dinde de Noël trônera peut être encore sur la table de certains… en attendant d’être remplacée par le «dauphin de Noël». Chez vous, qu’en sera-t-il?

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