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La fête de Noël commémore à chaque 25 décembre la naissance de Jésus. Mais à partir de maintenant, on sait que ce Jésus, comme tous les êtres humains actuels d’origine non africaine, possédait près de 2% de gènes de néandertalien!

C’est ce que révèle une étude très attendue publiée en ligne le 18 décembre dernier dans la revue Nature. C’est en effet la première fois qu’une équipe de plus d’une quarantaine de scientifiques parvient à établir la séquence complète du génome d’un « homme du Néandertal ». « Homme » qui était en fait une femme ayant vécu en Sibérie il y a 50 000 ans et dont on a découvert en 2010 des ossements, dont la phalange d’un orteil d’où l’on a extrait le précieux ADN .

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La qualité de la séquence des gènes obtenue, comparable au séquençage de génomes d’êtres humains vivants actuellement, a permis à la fois d’éclaircir de vieilles questions en paléontologie, tout en en faisant surgir de nouvelles fort intrigantes.

Il semble par exemple maintenant à peu près certain, suite aux résultats obtenus, que certains de nos ancêtres Homo sapiens se sont reproduits avec des néandertaliens, une question qui demeurait débattue jusqu’alors. La présence de 1,5 à 2,1% de gènes de néandertaliens dans notre génome témoignant de cette reproduction croisée.

De plus, ces hybridations se révèlent être plutôt la règle que l’exception. Un autre groupe humain plus récemment mis à jour également en Sibérie, les Denisovaniens, se seraient eux aussi reproduits avec nos ancêtres Homo sapiens et les néandertaliens, si l’on s’en remet à l’analyse de leurs génomes respectifs. Bref, notre arbre généalogique ressemble de moins en moins à un chêne avec ses grandes branches bien définies qu’à un arbuste foisonnant aux nombreuses petites branches entrelacées…

L’étude démontre en outre que les membres d’une même famille de néandertalien ont pu se reproduire entre eux, le génome de la femme néandertalienne analysé à partir des restes de son orteil indiquant que ses parents avait un niveau de parenté comparable à celui d’un oncle et d’une nièce. Cette observation est toutefois trop fragmentaire pour inférer quoi que ce soit sur des comportements généraux au niveau de l’espèce entière.

Plus riche est la découverte que les différences génétiques entre les néandertaliens et nous concernent des gènes impliqués dans la réponse immunitaire et dans le développement du cerveau . Quelles protéines sont associées à ces gènes et quelle est leur fonction ? Voilà des questions importantes soulevée par cette étude pour comprendre notre nature humaine.

Une nature peut-être moins spécifique que l’on ne croyait, ces données bousculant le modèle d’une humanité issue d’une migration unique hors de l’Afrique il y a plus de 60 000 ans.

Et si la fête de la naissance du petit Jésus devenait celle de la longue histoire d’hybridations ayant mené jusqu’à nous ?

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