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Portrait de Kathleen Couillard, blogueuse prolifique et passionnée.

Est-ce que tous les chemins mènent à la communication scientifique? Je l’ignore, mais dans mon cas, le parcours aura été inusité. Diplômée en microbiologie et habituée des laboratoires, l’arrivée de mes enfants m’a fait revoir mes objectifs de carrière. J’ai vite constaté que la communication me procurait beaucoup plus de satisfaction que les pipettes et les éprouvettes. J’ai d’ailleurs beaucoup de plaisir à parler maintenant de science pour différents médias, notamment l’Agence Science-Presse, la revue Naître et grandir, Perspective Infirmière et Enfants Québec.

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Agence Science-Presse (ASP) — Kathleen, avant de publier certains de tes billets sur le site de l’Agence Science-Presse, tu as créé le blogue Maman Éprouvette qui existe depuis 2011. Qu’est-ce qui t’a amené à devenir blogueuse?

Kathleen Couillard (KC) — À la naissance de mes enfants, je me suis impliquée bénévolement dans le milieu de la périnatalité et j'ai eu la chance de côtoyer beaucoup de nouvelles mères. En discutant avec elles, j'ai réalisé la difficulté pour les parents d'avoir accès à de l'information de qualité et basée sur des études solides, en français. Comme j'ai une formation en science et que j'adore communiquer, j'ai décidé de démarrer mon blogue. Il y avait déjà beaucoup de blogues de mamans, mais je crois que je suis la première à avoir abordé le sujet d'un point de vue complètement scientifique.

ASP — Quelles étaient tes appréhensions avant même de te lancer?

KC — Au départ, je me demandais si je serais lue. C’est un peu le cauchemar de tout communicateur: prêcher dans le désert! Je me rappelle que pour mes premiers billets, je me fixais un objectif de 15 lecteurs. En même temps, j’étais aussi nerveuse de voir leur réaction. Les commentaires sont justement la caractéristique d’un blogue! Alors, lorsqu’une personne ne partage pas ton point de vue, tu le sais assez rapidement. D’autant plus qu’il existe certains sujets controversés en périnatalité, l’allaitement ou les vaccins par exemple. Je dois avouer que cela me faisait parfois hésiter avant d’écrire.

ASP — Qu’est-ce qui a été le plus difficile au début?

KC — Je crois qu'une des choses le plus compliquées, c'est de trouver son ton. Au début, on regarde tout ce qui se fait autour alors on essaie différents styles. Lorsque je reviens sur mes premiers billets, je constate qu'ils sont très différents de ceux que j'écris maintenant. Cependant, ça fait partie de ce qu'est un blogue. C'est quelque chose de très dynamique. On est influencé par ce qui se passe dans l'actualité et par les réactions des lecteurs. Il faut donc prendre confiance en soi et assumer le style qu'on a choisi.

ASP — À l'inverse, qu'as-tu trouvé facile ou stimulant?

KC — Le choix des sujets est toujours très stimulant. J'aime me tenir au courant des nouvelles études concernant la maternité, le développement des enfants ou l'éducation. Il y a vraiment beaucoup de choses qui se font dans ce domaine. Il faut dire que c'est passionnant d'essayer de comprendre ces processus qui sont au cœur de notre quotidien. Lorsque je tombe sur une étude étonnante, je ressens toujours une petite excitation et j'ai hâte de partager cette trouvaille avec mes lecteurs. De plus, avec mes questions de la semaine, les gens me proposent plein de sujets très intéressants que je n’aurais pas pensé de couvrir. Il s’agit de bonnes idées qui permettent souvent de déboulonner des mythes à propos des enfants.

ASP — Qu'est-ce que cela t’a apporté et t’apporte encore?

KC — Bloguer m’apporte beaucoup de choses positives. Cela m'aide à perfectionner mon écriture. Étant une scientifique de formation, mes réflexes de rédaction n'étaient pas toujours les bons. En écrivant quelques textes chaque semaine, je peux faire des exercices de style si on veut. En plus, avec les réactions et les commentaires des lecteurs, cela permet de s’améliorer davantage. L'autre chose que j'apprécie beaucoup du blogue, c'est d'avoir la chance de parler de sujets qui me passionnent, mais qui ne seraient peut-être pas très vendeurs pour un magazine ou un journal. Je peux aussi choisir l’angle qui me plaît. J’adore faire des parallèles avec des situations complètement différentes, par exemple les élections et l’alimentation des bébés! Je ne pourrais pas faire ça dans mon travail. En bref, le blogue offre beaucoup de liberté pour écrire.

ASP — Quels avantages trouves-tu à bloguer pour l’Agence Science-Presse?

KC — Bloguer pour l’Agence Science-Presse m’a beaucoup aidée à aller chercher plus de crédibilité. Il ne faut pas se le cacher, n’importe qui peut démarrer un blogue. Alors, lorsqu’on est peu connu et qu’on tente notre chance, le public se demande «Qui c’est cette fille?» En bloguant pour l’Agence Science-Presse qui a une réputation bien établie, les gens savent que j’ai une certaine rigueur. De plus, en publiant mes billets sur cette plate-forme, je peux rejoindre un lectorat qui n’aurait peut-être pas visité mon site personnel. Je retire donc énormément d'avantages de la visibilité de l’Agence. Enfin, c’est une bonne façon d’être en contact avec d’autres communicateurs scientifiques et de profiter de leur expérience.

ASP — Quels petits conseils donnerais-tu à quelqu’un qui aimerait se lancer dans la tenue d’un blogue, mais qui hésite? Peux-tu nous donner une liste de « trucs » à faire ou à ne pas faire?

KC — Je crois justement que si l’aventure nous tente, il ne faut pas hésiter. La beauté du blogue, c’est qu’on peut en faire ce qui nous plaît et le modeler à notre image. Ça demande toutefois un certain investissement de temps. Pour qu’un blogue fonctionne, on doit l’entretenir.

Mes conseils:

• Choisir sa fréquence de publication et prévoir du temps à l’agenda pour la respecter. • Adopter un style qui nous convient. • Parler de sujets qui nous passionnent. • Soignez l’écriture: prendre le temps de se relire, de s’assurer que notre écriture est dynamique et que le texte est accrocheur. Personnellement, j’évite les textes trop longs, mais je crois que c’est davantage une question de style.

ASP — Finalement, te vois-tu bloguer encore longtemps?

KC — Pour l’instant, j’ai l’intention de continuer puisque cela m’apporte beaucoup de plaisir. Le défi demeure toutefois de trouver le temps pour faire la recherche, la rédaction et la révision. Cependant, tant que mon horaire me le permettra, je bloguerai encore.

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