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La disparition de la biodiversité à cause des activités humaines atteint un rythme sans précédent selon un rapport du Fonds mondial pour la nature.

Par Jean-Patrick Toussaint, Ph.D., Chef des projets scientifiques.

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Un rapport récemment publié par le Fonds Mondial de la Nature, faisant état du recul important de la biodiversité mondiale et de l'étendue sans cesse grandissante de l'empreinte écologie humaine, nous donne vaguement l'impression d'être pris dans le jour de la marmotte... version 2.0.

En effet, dans un billet rédigé il y a de cela deux ans, je faisais état du déclin alarmant de la biodiversité, compte-tenu que le rythme auquel les espèces disparaissent est actuellement 1000 fois plus élevé que le rythme naturel d'extinction des espèces. Or, le rapport de la WWF ne laisse plus planer de doute sur ce déclin massif puisque, selon l'ONG, les 10 000 populations d'espèces animales étudiées ont connu un déclin de 52% en l'espace de 40 ans.

Ce déclin s'explique par plusieurs facteurs, mais le dénominateur commun demeure l'impact de l'Homme sur la biosphère. L'Anthropocène : voilà l'époque géologique dans laquelle nous vivons, où l'Homme est une véritable force de la nature!

Les grands coupables

S'il y a quelques grands coupables pouvant être pointés du doigt pour expliquer ce déclin des espèces animales et de la biodiversité, en tête de liste se retrouvent sans aucun doute la dégradation et la disparition des habitats. Essentiels au maintient de toute population animale qui soit, les habitats naturels et les écosystèmes qu'ils constituent, sont la pierre angulaire d'une biodiversité riche et florissante. Tel, l'explique si bien Yann Arthus-Bertrand dans son film «HOME», toute cette diversité biologique est à l'origine de la vie telle que nous la connaissons sur Terre.

Les deux autres grands coupables de cet effondrement des espèces selon le rapport de la WWF sont la chasse et la pêche ainsi que les changements climatiques. Toutefois, en lisant entre les lignes, force est de constater que les transformations que nous avons fait subir à la biosphère depuis notre apparition sur Terre sont la résultante de notre soif de confort ainsi que de l'explosion de la population mondiale.

L'accroissement important du nombre d'humains implique nécessairement l'augmentation de l'utilisation des ressources de notre planète et ce, bien au-delà de la capacité de la biosphère à les renouveler. Ainsi, notre empreinte écologique est désormais telle que nous nécessitions une Terre et demie afin de disposer des services écologiques dont nous bénéficions chaque année. En d'autres mots, nous dépensons tout notre capital écologique en moins d'une seule année —en 231 jours pour être exact.

Renverser la tendance?

S'il ne semble pas y avoir de signes de ralentissement du déclin de la multitude d'espèces habitant notre planète, il n'en demeure pas moins que les auteurs du rapport croient qu'il est encore possible d'agir afin de renverser cette tendance, ou du moins la ralentir.

Conservation des milieux naturels et développement économique «durable» sont donc à l'ordre du jour. Ces axes d'actions se doivent d'être appliqué à petite et grande échelle —tant par les décideurs municipaux que provinciaux et nationaux. Par exemple, la création d'aires protégées, terrestres et marines, peut s'avérer un outil de conservation fort efficace. D'autre part, l'inclusion de la notion des biens et services que nous rapportent les différents écosystèmes terrestres à notre système économique courant, pourrait s'avérer être des plus judicieux afin de limiter la perte des milieux naturels, tout en étant bénéfique pour notre économie et notre santé.

Quant à vous et moi, si nous ne voulons pas être pris dans le jour de la marmotte à perpétuité, voici une série de gestes, certains apparaissant anodins, pouvant contribuer à réduire quelque peu la tendance et, espérons-le, rapiécer ces morceaux de biodiversité émiettée.

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