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Les potentiels candidats républicains à la course présidentielle de 2016 aux États-Unis, Rand Paul et Chris Christie, ont fait sursauter la classe politique et le milieu scientifique la semaine dernière.

Ils ont ramené à l'avant-scène l’hypothèse selon laquelle la vaccination engendrerait des risques plus élevés de développer des troubles de santé mentale chez les enfants. Si les deux hommes politiques affirment tous les deux avoir été mal compris, la polémique perdure.

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Ces déclarations maladroites ont été faites alors que les États-Unis sont confrontés à une hausse inquiétante des cas de rougeole. Selon les données du Centers for Disease Control and Prevention (CDP), 102 cas ont été recensés au cours du mois de janvier 2015. L’organisme américain a aussi indiqué que 644 cas ont été comptabilisés en 2014; un record depuis l’an 2000. La diminution du taux de vaccination des enfants aux États-Unis serait en cause selon les autorités sanitaires américaines.

Supercheries scientifiques

Deux études sont souvent citées par certains tenants du libre-choix en matière de vaccination. Leurs conclusions sont reprises sur plusieurs blogues indépendants. La première a été publiée en 1998 dans la revue The Lancet. L’équipe de chercheurs du médecin britannique Andrew Wakefield affirmait avoir établi un lien de causalité entre le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et le développement de l’autisme. Une «découverte» qui avait fait un tollé à l’époque.

Il aura fallu six ans avant qu’un journaliste du Sunday Times ne révèle la supercherie. L’auteur de la recherche aurait volontairement manipulé certaines données en plus d’avoir reçu des sommes considérables de la part de certains individus souhaitant entamer des poursuites judiciaires contre des entreprises pharmaceutiques. Ce n’est qu’en février 2010 que The Lancet se rétracte complètement.

Puis, il y a quelques mois à peine, la polémique éclate de nouveau. L’américain Brian Hooker publie une nouvelle étude affirmant que les jeunes garçons afro-américains ayant reçu un vaccin ROR sont plus susceptibles d’être diagnostiqués de l’autisme. Aussitôt publiée, aussitôt contestée. La validité des conclusions de Brian Hooker remise en doute, le journal scientifique ayant publié l'étude s’est finalement rétracté.

Consensus québécois

Au Québec, il existe un consensus dans le domaine médical sur la nécessité de la vaccination. En entrevue au journal Le Devoir en 2009, le Dr Philippe De Wals, président du Comité sur l'immunisation du Québec ainsi que professeur et directeur du département de Médecine sociale et préventive de l'Université Laval rappelait qu’aucune étude sérieuse n’avait été en mesure d'établir un lien entre la vaccination et l'apparition de problèmes de santé mentale chez les enfants.

«On ne peut pas garantir qu'il n'y aura aucun effet secondaire grave associé à un vaccin, mais on sait que les bénéfices sont largement supérieurs aux risques.» —Dr. Philippe De Wals

Pour apaiser les tensions suscitées par son commentaire, Rand Paul s’est présenté à une clinique médicale le 3 février dernier afin d’y recevoir un vaccin contre l’hépatite B. Il a ensuite publié la photo sur le réseau social Twitter. Celle-ci est rapidement devenue virale.

Louis-Philippe B.

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