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S’inspirant de la nature, des chercheurs de l’université Harvard ont réussi à produire du carburant à partir d’eau, de CO2 et de la lumière du soleil.

C’est connu, les humains relâchent des tonnes de gaz carbonique en brûlant des combustibles fossiles et des produits pétroliers. Ce faisant, nous avons brisé l’équilibre du cycle naturel du carbone qui perdurait depuis l'apparition de la vie. Ce déséquilibre mène à un tas de complications, allant de l’acidification des océans jusqu’aux fameux changements climatiques, vous en avez surement déjà entendu parler. Heureusement plusieurs scientifiques se sont donnés comme mission de trouver des façons de capturer et aussi retransformer le CO2 atmosphérique en source d’énergie. Quelque chose que les plantes font si bien depuis des milliards d’années par la photosynthèse. C’est donc sans surprise que la science s’est tournée vers les végétaux pour de l’inspiration.

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Le groupe de chercheurs multidisciplinaires d’Harvard a justement réalisé cet exploit en combinant des technologies d’extraction propre de l’hydrogène à des bactéries photosynthétiques modifiées. Leur méthode fonctionne en deux temps. Tout d’abord, il faut briser des molécules d’eau (H2O) pour en libérer l’hydrogène (H). Ceci est effectué en utilisant l’électricité provenant de panneaux solaires et un catalyseur à base de cobalt, technique qui a été développée par l'un des chercheurs. L’hydrogène généré représenterait à lui seul une excellente source d’énergie mais il possède de nombreuses lacunes du point de vue pratique. Ainsi comme il ne pogne pas vraiment en tant que carburant, il fallait le transformer en quelque chose de plus facile à transporter et manipuler. C’est à ce moment que les bactéries rentrent en jeu. Elles sont préalablement privées de nutriments afin qu’elles se retrouvent dans un bon état de panique et elles se font ensuite envoyer l’hydrogène et du gaz carbonique. Avec l’aide du soleil, elles convertissent ces matières en alcool isopropylique (C3H8O ou alcool à friction), qui peut être utilisé comme carburant. Comme c’est un liquide, il est aussi beaucoup plus facile à manipuler et à transporter que l’hydrogène. C’est ainsi qu’est née la feuille bionique, comme les chercheurs l’ont baptisée.

Bien que ce ne soit pas les premiers à convertir le CO2 en carburant, leur méthode qui réunit la biologie et la technologie pourrait représenter un grand pas dans le domaine et une bonne avancée dans les efforts de réduction des gaz à effet de serre.

Il serait aussi éventuellement possible en changement quelques paramètres de produire d’autres types de carburants utilisant cette technique et peut-être même un jour un genre de pétrole. Celui-ci pourrait non seulement servir comme source d’énergie mais aussi comme matière de base pour les plastiques et pour certains produits pharmaceutiques. Bien entendu, ces carburants étant formés de carbone reformeront du CO2 une fois consommés, maintenant par contre, ce même gaz pourrait éventuellement être réutilisé suivant le même procédé. Ainsi le cycle du carbone se refermerait et si un jour ce genre de technique devenait assez abordable, l’extraction du pétrole et des gaz naturels pourrait devenir désuète. Il ne resterait plus qu’à trouver un moyen de réduire le surplus de CO2 que nous avons déjà relâché.

Érik Chouinard

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