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Le 9 mars dernier, dans la foulée du lancement de leur super montre, Apple a dévoilé un nouveau programme nommé Research Kit. Le géant s’est associé avec des chercheurs du domaine biomédical pour lancer 5 nouvelles applications qui seront utilisées afin de collecter des données.

Une bonne nouvelle pour la recherche?

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Effectivement le milieu de la recherche scientifique, peu importe le domaine, est souvent contraint par le manque de financement.

Ainsi, la possibilité de récolter des données gratuitement peut sembler bien alléchante.

D’ailleurs, certains avaient déjà réalisé les potentiels bénéfices de ces nouvelles technologies que nous traînons dans nos poches.

Par exemple, des chercheurs californiens ont développé une application, il y a de cela quelques années, permettant à des capitaines de cargos de localiser les baleines se trouvant à proximité.

Une manière relativement efficace et sans frais de prévenir les collisions entre les deux. Cette application a ainsi été reprise par de multiples groupes de recherche sur le globe.

En ce qui a trait aux 5 nouvelles applications lancées par Apple, elles seront utilisées par les patients pour transmettre des données à des chercheurs, affiliés à des universités et des hôpitaux.

Par exemple, l’application MyHeart Counter servira à déterminer plus précisément les facteurs de risques des maladies cardiovasculaires.

Les utilisateurs de l’application pourront, par exemple, y compiler toutes leurs activités physiques. Euan Ashley de l'Université Stanford, l’un des docteurs qui a participé au développement de l’application, stipule que l’on pourra représenter diverses couches de la population et ainsi peut-être constater de nouvelles tendances.

Mais qui aura accès à ces applications?

Bien évidemment, les détenteurs de iPhone.

À titre d’exemple, un peu plus de 150 millions de iPhone ont été vendus sur le globe en 2014.

Or, à quel point ces millions de données auront une véritable valeur scientifique?

En 2012, des chercheurs ont entrepris une revue de littérature des études scientifiques qui avaient pour sujet les téléphones intelligents. La technologie avançant toujours plus rapidement que la recherche, ils ont décidé d’aller démêler ce qu’il y avait de valable dans tous ces papiers.

De prime abord, ils évoquent le fait que de multiples études de piètre qualité se multiplient à ce sujet. Toutefois, certaines ont des applications intéressantes. Par exemple, l’une d’elles sert à aviser le personnel médical lorsqu'un patient Alzheimer fait de l’errance. Encore faut-il s’assurer d’avoir une connexion internet en tout temps.

Cette revue de littérature constate qu’il y a plusieurs obstacles à l’intégration de ces nouvelles technologies au sein de la recherche. Par exemple, les personnes âgées ne sont pas nécessairement aptes à les manipuler. Aussi, les chercheurs se demandent si les téléphones intelligents viendront remplacer une réelle discussion entre un médecin et son patient?

Dans un article sur Wired , l’un des auteurs de l’étude a déclaré qu’on ne sait pas encore si des applications iPhone seront scientifiquement valables. Même si des données sont récoltées, on ne saura pas nécessairement quoi en faire et elles ne feront peut-être pas avancer la science.

Même s'il peut s'agir d'un début prometteur, les défis seront nombreux avant que les chercheurs soient en mesure de se servir adéquatement des téléphones intelligents.

La technologie avance à grands pas, certes, mais la recherche peut faire des pas de géants si on lui donne le temps.

Par Camille Martel

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