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Enfant de la technologie moderne et d’un art de chasse ancien, la rofauconnerie, ou fauconnerie robotisée, offre une approche tout à fait unique de dresser son rapace. Et peut-être même une manière compétitive et ludique de conserver une espèce en danger.

Les drones, on les connait pour leur usage au combat. Apparu sous le nom d’Unmanned Aerial Vehicle (UAV) pendant la Première Guerre mondiale, leur essor militaire est sans précédent. Toujours plus haut, plus loin, plus agile, plus performant. Mais ces atouts peuvent être utilisés à d’autres fins.

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Tombée entre les mains du biologiste Dr Nick Fox et de son équipe, la cyber-arme a pris la forme d’un oiseau. Le Robara, acronyme pour robot et houbara, a été développé pour imiter l’Outarde houbara, proie naturelle du faucon pèlerin. Son corps est en polypropylène expansé, une sorte de mousse blanche, et sa tête en caoutchouc absorbeur de choc, tous des matériaux pour éviter des blessures à son prédateur. Il a la même taille et forme que son modèle, et son plumage en fibre élastique est réalisé grâce à l’impression de photos du motif de l’outarde, pour plus de réalisme. Conçu pour être brisé et facilement réparable, les faucons en sont friands et le chassent à cœur joie.

Il fait également la joie de plus d’un fauconnier. Traditionnellement, ces rapaces apprennent à prendre de la hauteur grâce à la présence/absence de récompense selon leur altitude. C’est une méthode lente qui nécessite beaucoup de patience. Certains fauconniers, pour accélérer l’apprentissage, attirent les oiseaux de proie dans les cieux en attachant des appâts à des ballons ou des cerfs-volants. Le Robara fait mieux que ça. Dans les mains d’un pilote expérimenté, il peut grimper à 500m en 3 minutes et atteindre des vitesses semblables à celles du faucon, soit 23 mètres par seconde ! Avec une telle performance, le drone réduit considérablement le temps nécessaire au dressage de l’animal.

Gadget de riche ? Peut-être. Mais le Robara a possiblement encore un autre avantage. L’outarde houbara est une espèce en voie d’extinction, dont la chasse est interdite et néanmoins la cause principale du déclin de la population. L’an passé, près de 2000 outardes houbara ont été tuées par un seul prince saoudien pour le simple plaisir d’appliquer une tradition ancestrale. Si la rofauconnerie devient un succès en compétition, elle pourrait être la clé de la survie de cette espèce.

J. Finders

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