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À l’heure où le printemps fait bourgeonner les arbres urbains, de nombreuses rues de Montréal montrent les cicatrices laissées par les premières coupes des frênes malades. Sur 800 000 arbres que compte la métropole, un arbre sur 5 serait un frêne – et donc près de 40 000 pour le seul Mont-Royal.

Véritable fléau, l’agrile du frêne semble bien inoffensif lorsqu’on regarde ce petit insecte mordoré. Il serait pourtant responsable de plus de 75 millions de frênes au Canada et aux États-Unis. « Ses larves siphonnent un arbre et le tue à petit feu », tranche pourtant le professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM, Daniel Kneeshaw.

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Lors de sa récente conférence « Méfiez-vous des envahisseurs ! », donnée lors de la récente édition des 24 heures de science de Science pour tous à la Faculté des sciences de l’UQAM, le biologiste a répertorié de nombreux dommages attribuables aux envahisseurs en provenance d’Europe ou d’Asie, sans oublier que certains de nos indigènes peuvent l’être aussi. « Le castor de Finlande ne peut lutter avec notre castor canadien, bien plus énorme et plus vorace. Notre castor fait des ravages dans leur forêts », rapporte le Pr Kneeshaw.

Jusque sous nos pieds où si lorsqu’on s’y attarde, nous découvrons un menace de nos forêts de feuillus - surprenante et improbable - celle du ver de terre. Cet allié du jardinier, avec son aspect inoffensif grignote les racines et mine les sols de nos arbres. Source de changement de l’écologie forestière, ces discrets envahisseurs pourraient même nuire à de fragiles plantes des sous-bois et certaines espèces de fougères.

Insectes, lombrics et tomates de l’espace

Dans une autre salle, ma fille qui affectionne tout particulièrement les lombrics et autres vers de terre, s’initie au vermicompostage. Elle prend à pleine main, sous la gouverne de deux sympathiques animateurs de l’organisme Parlons sciences, de minuscules vers rouges et fouille les mottes de terre dans l’espoir de trouver les petits cocons, véritables pouponnières de vers.

Après avoir observé la fabrication d’une lombricompostière – je sens que nous allons héberger de nouveaux petits amis à notre nouveau domicile ! -, Maïa se lance dans l’assemblage d’un hôtel à insectes. Dans une petite boite, elle glisse différents matériaux (paille, tiges de sureaux, rondins, etc.) afin d’attirer des coccinelles, des syrphes et bien d’autres pollinisateurs. À l’aide d’un petit pot de terre et d’un peu de paille, elle fabrique même une maison pour les perce-oreilles – excellents prédateurs des pucerons.

Un petit tour dans une troisième salle, la demoiselle suivra d’un air concentré les explications de l’atelier Tomatosphère. L’Agence spatiale canadienne étudie la croissance des plantes dans l’espace et s’intéresse donc à la différence de germination entre les semences terrestres et celles qui ont fait un petit tour dans la station internationale.

Ses hôtels à insectes d’une main et ses semences de l’espace de l’autre, ma fille enchantée a même fait un petit détour par les 21 balançoires. Écologie, musique et balançoires, voilà une journée pédagogique mémorable. Et vous, comment avez-vous passé vos 24 heures de science ?

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