Jenni Gibbons et Jeremy Hanson en conférence de presse

L’Agence spatiale canadienne (ASC) et ses astronautes Jeremy Hansen et Jenni Gibbons -cette dernière, membre de l’équipage de relève- ont présenté des aspects de la future mission Artemis II lors d’une journée dédiée aux médias.  Il s’agit d’une mission complexe, alors que la nouvelle capsule spatiale Orion sera testée pour le premier voyage circumlunaire.

Artemis II a été reportée en raison d’une défaillance du bouclier thermique. La capsule Orion devrait à présent décoller en septembre 2025. Jeremy Hansen mentionne, que lors de la mission Artemis I -mission non habitée- le bouclier thermique de la capsule n'a pas réagi comme prévu au moment du retour sur Terre. Le report de sa mission ne l’affecte pas, lui qui l’attend depuis déjà 15 ans. Il insiste sur le fait que le bouclier thermique doit protéger parfaitement les astronautes lors de la rentrée dans l’atmosphère. «La sécurité est l’objectif majeur de toute mission spatiale habitée», selon Hanson.

Les missions composant le programme Artemis de la NASA ont plusieurs objectifs. Durant ce vol d’essai vers la Lune que sera Artemis II, les quatre astronautes, dont Hansen, veilleront à tester l’équipement et expérimenter les technologies qui seront utiles lors des missions suivantes.  Le but ultime du programme est d’établir une base permanente sur la Lune, en théorie après la mission Artemis V.  Cette dernière verra aussi le début de la construction de la station spatiale circumlunaire Gateway, munie du « bras canadien » (Canadarm III).

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La contribution canadienne, ce bras robotique, coûtera approximativement 1,9 milliard de dollars. D’une génération à l’autre, le bras spatial se perfectionne et le prochain sera encore plus automatisé que les précédents. Sa construction a été confiée à la firme torontoise MDA, qui a précédemment fabriqué les Canadarm I et II. Selon Ken Podwalski, directeur général du Programme Gateway, le nouveau bras robotique pourrait même être commercialisé pour des missions privées.

Un autre sujet d’importance a été abordé lors de la rencontre avec les médias. Il s’agit de la santé des astronautes, que l’on parle de soins médicaux, de conditionnement physique ou d’alimentation. Selon Annie Martin, gestionnaire de portefeuille pour l’initiative Nouveaux horizons en santé de l’ASC, « la médecine spatiale est en pleine évolution ». L’ASC travaille avec d’autres organisations à développer des prototypes de systèmes de soins médicaux connectés. Ces systèmes permettent de brancher les astronautes à divers appareils de mesure, pour recueillir les données qui seront transmises aux experts médicaux sur Terre. L’intelligence artificielle est mise à contribution dans un système autonome de diagnostic, aidant les astronautes à prodiguer des soins selon les symptômes observés. En l’absence de médecin à bord, la consultation médicale au sol par la télémédecine viendra répondre aux besoins. 

Pour garder la forme, un exerciseur peu volumineux, nommé flywheel, équipera la capsule Orion. Sans apport électrique, l’instrument permettra de faire de l’exercice, surtout au niveau du bas du corps, moins sollicité en microgravité. Cet exercice évite ainsi la perte de masse musculaire et osseuse et la décalcification des os, phénomènes observés et étudiés dans la Station spatiale depuis de nombreuses années.  

Que mangera l’équipage d’Artemis II ?  « Une nourriture équilibrée et personnalisée », nous assure Natalie Hirch, agente de projets, Médecine spatiale opérationnelle, à l’ASC. Le régime alimentaire des astronautes est composé de trois repas et d’une collation. La plupart des aliments sont déshydratés et réhydratés avec de l’eau évidemment transportée depuis la Terre. La prise de vitamine D sera nécessaire, car les astronautes n’auront pas accès à la lumière solaire durant leur mission.

Les représentants des médias ont été invités à goûter à des morceaux de saumon kéta sauvage, traités pour être comestibles à long terme, et une pâte de crevettes au cari.  Le tout est particulièrement succulent.  Les fameux biscuits à la crème au sirop d’érable, rendus célèbres par l’astronaute David St-Jacques, iront encore une fois dans l’espace. Le sirop d'érable ne sera pas oublié.

En attendant, les astronautes Hansen et Gibbons retournent s’entrainer à Houston avec les astronautes américains qui partageront la capsule Orion en 2025.

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