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La curiosité est souvent un bon guide. Et elle m’a entraîné loin de chez moi, en Europe et dans l’Ouest canadien. J’y ai trouvé le métier que je voulais exercer et la motivation pour compléter des études universitaires.

Un autre hasard —le hasard existe-t-il vraiment?— allait confirmer mon choix. À mon retour au Québec, ma mère était retournée aux études en sciences humaines —tel fils, telle mère! Elle me mit en contact avec son professeur d'anthropologie, Denis Émond. Il cherchait alors de la main d’œuvre étudiante pour réaliser des recherches archéologiques sur la Côte-Nord.

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J’appelais ce professeur pour lui poser quelques questions, dont la dernière: «Pourrais-je joindre votre équipe?»

La réponse fut immédiate et positive. Mes parents me donnèrent alors congé… de tondeuse, et je partis rejoindre l’équipe de chercheurs pour huit semaines.

Il nous fallut quatre interminables journées avant que l’un de nous découvre un premier site préhistorique. Et ce fut moi! Et encore aujourd’hui, la sensation éprouvée quand j’extrais un objet du sol —qu’il soit vieux de 10 000 ou de 200 ans— est toujours aussi exaltante!

De multiples découvertes

Depuis 1978, j’ai eu le privilège, chaque été, de fouiller des sites archéologiques répartis à travers tout le Québec, de la Gaspésie à la Baie James et de l’Outaouais à Schefferville. Ma plus récente découverte réalisée avec une collègue et l’équipe du Musée des Abénakis à Odanak: un fort amérindien occupé de 1704 à 1759.

Pour mes études, j’ai choisi l’Université de Montréal qui dispense une formation en anthropologie spécialisée en archéologie préhistorique et y complétai un baccalauréat et une maîtrise. À l’exemple de ma mère, je retournai aux études 20 ans plus tard pour réaliser un doctorat. Telle mère, tel fils!

J’ai donc appris à aimer l’école à tel point que je donne, depuis 1997, un cours à l’Université Laval où j’y enseigne les techniques de fouilles archéologiques aux étudiants du département des Sciences historiques.

La passion du métier

Je vis donc de ce métier passionnant depuis déjà 36 ans. J’ai choisi de travailler comme contractuel même si ce n’est pas toujours de tous repos. Au moment d’écrire ces lignes, je ne sais pas encore ce que me réserve l’été qui vient, mais je suis confiant! Chaque nouveau contrat représente pour moi un nouveau défi.

Je suis fier de faire partie d’une communauté composée d’environ 300 archéologues québécois, femmes et hommes. Ils évoluent au sein de plusieurs milieux —institutions d’enseignement, gouvernements fédéral, provincial et municipal, sociétés parapubliques, musées, firmes d’ingénierie, firmes d’archéologie privées— ou agissent à leur compte.

Nous travaillons tous dans un même but: révéler l’histoire ancienne du Québec, et d’autres régions du monde, à travers les restes matériels pour mieux comprendre le quotidien de nos prédécesseurs dans les plus fins détails.

Au fait, si vous rencontrez un archéologue et lui posez des questions, prenez soin de bien préparer la dernière, car elle pourrait être déterminante!

Je donne