C'est officiel: le mathématicien russe refuse le prix qui lui a été décerné pour la résolution de la conjecture de Poincaré. Un million de dollars était en jeu. Le mathématicien russe Perelman a officiellement confirmé qu’il refusait de recevoir le prix doté d’un million de dollars remis par l’Institut Clay pour la résolution de la conjecture de Poincaré. Dans une déclaration publiée par l’agence russe Interfax, Grigori Perelman explique qu’il a longuement pesé le pour et le contre mais qu’il trouve les décisions de la communauté mathématique «injustes». Il estime qu’un chercheur américain, Richard Hamilton, méritait autant que lui une récompense dans la mesure où il s’est servi d’un outil mis au point par Hamilton pour sa propre démonstration. Grigori Perelman, qui vit isolé à Saint-Pétersbourg, a surpris ses confrères en publiant trois articles en 2002 et 2003 sur un site internet spécialisé, au lieu de s’adresser directement à une revue à comité de lecture. Ses pairs ont mené ensuite un travail de vérification qui s’est achevé, en 2006, par la reconnaissance officielle de la résolution de la conjecture de Poincaré, une énigme mathématique posée en 1904. L’Institut Clay pour les mathématiques, basé aux États-Unis, a sélectionné sept problèmes irrésolus, les problèmes du Millénaire, dont la démonstration est récompensée par un million de dollars. La résolution de la conjecture de Poincaré est le premier prix remis par l’Institut Clay. Cette institution annonce sobrement sur son site internet qu’elle fera savoir à l’automne comment l’argent sera affecté «au profit des mathématiques». Le mois dernier Perelman n’est pas venu à Paris pour la remise du prix à l’Institut Poincaré. En 2006 il a déjà refusé la médaille Fields, récompense remise chaque année à un mathématicien de moins de 40 ans, qui lui était décernée pour cette prouesse historique.
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