Le cerveau de l'impulsif
(ASP) - Avouez que ça se place
bien dans une conversation: des chercheurs ont découvert
le "centre de limpulsitivé" dans
notre cerveau. Ou du moins, prétendent lavoir
trouvé. Une région de notre matière
grise qui serait derrière des décisions
telles que "je vais prendre un morceau de gâteau
tout de suite, plutôt que dattendre lheure
du repas".
Il semble en effet, selon cette équipe
de lUniversité Cambridge, quune décision
impulsive ne suivrait pas le même chemin quune
décision mûrement réfléchie.
Et, ce qui narrangera rien pour les impulsifs,
il semble
que ces "chemins de limpulsion" soient
le résultat dun cerveau... défectueux.
Enfin, pas complètement défectueux,
mais bâti différemment des autres cerveaux.
Ce qui expliquerait des syndromes comme celui de lhyperactivité
ou du déficit dattention. Ou même,
qui sait, la dépendance à lalcool
ou aux drogues.
En tout premier lieu, chez les rats. Cest
en effet sur eux qua porté la partie décisive
de cette recherche, étant entendu que le cerveau
dun rat nest pas si différent du
nôtre. Léquipe dirigée par
Rudolf Cardinal, dont la recherche a été
publiée la semaine dernière dans la revue
Science, a découvert que des rats avec
une lésion dans cette région du cerveau
-appelée, pour simplifier, lAcbC-, deviennent
plus impulsifs: ils choisissent toujours une récompense
immédiate, au détriment dune récompense
plus grosse, mais plus tardive.
Mais ce nest pas au hasard que les
chercheurs ont ciblé cette région. Il
a déjà été établi
que des substances telles que lamphétamine
et la cocaïne agissent sur elle, en altérant
le niveau de production dun neurotransmetteur
appelé la dopamine. La même chose semble
se produire avec le Ritalin. Sachant donc que lAcbC
(en anglais, nucleus accumbens core) était
probablement impliqué chez les humains, les scientifiques
ont choisi de provoquer des lésions dans cette
partie du cerveau des rats, et dobserver ensuite
ce qui se passe.
Leur conclusion: cette région du
cerveau se doit dêtre en bonne santé
pour quun humain soit capable de combattre ses
impulsions.
Mais si toute impulsivité devait
disparaître, le monde serait-il tout aussi agréable
à vivre?