Je t'échange un pirate informatique contre
3 écoutes téléphoniques
(ASP) - Compromis en forme de coup de
poignard (dans le dos): le pirate informatique ne sera
pas décrété terroriste. Mais
les autorités américaines pourront épier
toutes les conversations téléphoniques,
si un projet de loi actuellement étudié
est adopté.
Alors que la future loi anti-terroriste
franchissait un nouveau pas vers son adoption à
toute vapeur à Washington, les élus se
préparaient à partir pour la fin de semaine
avec un compromis dans les bras: ils laisseront tomber
un article fort controversé, qui aurait transformé
le pirate informatique, le hacker, en un criminel
au sens fédéral du terme (lire cet
article), ce qui laurait rendu passible de
peines allant jusquà la prison à
vie. En revanche, dans le même temps, les élus
pourraient bien se retrouver être en train dadopter
une loi qui donnera de plus grands pouvoirs aux policiers
pour épier des conversations téléphoniques
et des échanges de courriels de personnes "soupçonnées
dactivités terroristes".
Le puissant comité des affaires
judiciaires de la Chambre des représentants,
chargé détudier ce projet de loi,
en a adopté à lunanimité,
jeudi dernier, une version modifiée qui inclut
ces deux nouveaux facteurs. La loi "Fournissant
les outils appropriés requis pour intercepter
et bloquer le terrorisme", ainsi rebaptisé
par rapport à sa version originale ("Loi
anti-terrorisme") fera face à une troisième
version, préparée par le Sénat
américain, et pour laquelle les sénateurs
se sont également mis daccord. Chambre
des représentants et Sénat vont donc,
à partir de cette semaine, voter leurs versions
respectives, puis travailler à les fusionner,
après quoi il ne restera plus au Président
Bush quà signer la version finale. Sil
ny a pas dautres modifications dici
là.
Les groupes de défense des libertés
civiles ont continué tout au long de la semaine
de protester contre le fait que cette loi soit préparée
aussi vite, sans fournir le temps aux groupes concernés
den débattre et encore moins de létudier.
Mais jusquici, leurs protestations nont
pas semblé trouver beaucoup déchos.