Racines 
                        (ASP) - Il y a un quart de siècle, 
                          une mini-série télévisée 
                          intitulée Racines (Roots) marquait 
                          lhistoire de la généalogie aux Etats-Unis. 
                          Pendant deux semaines, des dizaines de millions de téléspectateurs 
                          suivirent lhistoire dune famille noire, 
                          depuis lAfricain Kunta Kinte vendu en esclavage 
                          jusquà la guerre civile, plus d'un siècle 
                          plus tard et du même coup, des milliers 
                          de Noirs se découvrirent une passion pour la 
                          recherche de leurs ancêtres. Aujourdhui, 
                          un programme scolaire associé à la génétique 
                          fait mieux encore. 
                        Des classes dune banlieue de Boston 
                          à majorité Noire appelée Roxbury 
                          ont en effet travaillé cette année à 
                          un projet très spécial, dont la première 
                          phase a consisté à recueillir deux échantillons 
                          de lADN de tous les élèves (un cheveu, 
                          et un morceau de peau) ; à se faire expliquer 
                          par un biologiste moléculaire ce quest 
                          lADN, ce que sont nos gènes, et comment 
                          on peut établir la filiation dune personne 
                          à partir de sa série de gènes. 
                        
                        Le biologiste en question, Bruce Jackson, 
                          de lEcole de médecine de lUniversité 
                          de Boston, est derrière le projet en question, 
                          lancé lautomne dernier. Son intention est 
                          de comparer 
                          ces échantillons dADN avec dautres 
                          échantillons, recueillis ce printemps auprès 
                          dhabitants dAfrique de lOuest, 
                          plus précisément au Sénégal 
                          et en Sierra Leone deux lieux doù 
                          sont partis, aux XVIIe et XVIIIe siècles, des 
                          milliers desclaves. Lespoir est donc que 
                          de cette façon, on puisse lier certains des enfants 
                          de Boston à certains lointains cousins ouest-africains. 
                        
                        "Les tests dADN ne sont pas 
                          un parcours magique vers le passé", prévient 
                          le Dr Jackson lorsquinterrogé par les journalistes. 
                          En dautres termes: pour plusieurs enfants, peut-être 
                          même pour tous, il ny aura pas de certitudes, 
                          juste une vague possibilité. Mais ces tests contiennent 
                          en eux le potentiel de remplir de grands trous dans 
                          lhistoire de familles jadis arrachées à 
                          leurs terres, leurs traditions, leurs cultures et leurs 
                          propres racines. 
                        Les résultats, si tout va bien, 
                          devraient être connus lautomne prochain. 
                          Et lexpérience sera certainement renouvelée 
                          ailleurs, augmentant chaque fois les chances de réussite... 
                          et entraînant une meilleure connaissance du passé.