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L'Europe abandonne la chasse à Higgs
(ASP) - L'Europe baisse les bras. En dépit d'un effort
de dernière minute des physiciens, le CERN, à la
frontière franco-suisse, ne poursuivra pas sa chasse à
cette mystérieuse particule appelée le boson de
Higgs, laissant
ainsi le champ libre aux Américains.
Le CERN a finalement annoncé le 8 novembre ce que les
experts de là-bas craignaient: l'appareillage complexe
de son accélérateur de particules, dans un tunnel
circulaire de près de 30 km de long, sera démantelé,
pour laisser place à son successeur. Sauf que, comme
il faudra cinq ans pour mettre le tout en place, et qu'au Fermilab
de Chicago, les nouvelles machines, elles, entreront en opération
le printemps prochain, après cinq années de préparation,
le boson de Higgs, cette particule que l'on croit être
derrière la masse de tout ce qui bouge dans l'Univers,
risque fort bien d'être détecté à
Chicago plutôt qu'à Genève (voir notre capsule
de la semaine dernière).
Et ce n'est pas seulement une compétition entre une
poignée de chercheurs ultra-spécialisés:
compte tenu de l'importance du boson de Higgs dans les théories
au centre de la physique moderne, le "gagnant" de la
course risque de se voir attribuer rien de moins que le Prix
Nobel.
Encore une fois, c'est l'argent qui a parlé : compte
tenu des coûts qu'aurait impliqué un maintien, un
an de plus, du Large Electron-Proton Collider (60 millions$)
les responsables du Laboratoire ont pris la décision -qu'ils
avaient initialement décidé de prendre en septembre,
mais que les derniers événements avaient retardé-
de fermer boutique tout de suite, afin de mieux repartir à
neuf. La construction de son successeur, le Large Hadron Collider,
coûtera 1,8 milliard$ sur cinq ans.
Cette déception -les physiciens du CERN semblaient
convaincus d'être à deux doigts de démontrer
l'existence du boson- sera sûrement utilisée, dans
les mois et les années à venir, comme exemple des
retards pris en maints domaines par la recherche européenne
face à la recherche américaine. Dans les faits,
à l'heure actuelle, le CERN et le Fermilab sont sur un
pied d'égalité, technologiquement parlant, lorsqu'il
s'agit de partir à la chasse à ces particules fantômes.
Mais en réalité, le Fermilab a cinq ans d'avance,
ayant pris beaucoup plus tôt que son homologue suisse la
décision d'investir dans une nouvelle génération
d'équipements. En d'autres termes, ce sont des décisions
prises il y a plus de cinq ans qui se révèlent
payantes aujourd'hui, et qui se révéleront peut-être
encore plus payantes l'année prochaine. Tout ce que le
CERN peut désormais espérer, sans garantie, c'est
que le Fermilab, s'il effectue la découverte attendue,
accorde publiquement au CERN le mérite d'avoir défriché
le terrain. Mais, à supposer qu'il le fasse, ce sera une
bien mince consolation...
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