L'appel aux armes: la réponse des scientifiques
(ASP) - Les scientifiques sont-ils davantage
poussés vers le pacifisme que la moyenne des
gens? Si oui, ce n'est pas évident du tout, à
en juger par les derniers événements.
Cest avec empressement quune portion de
la communauté scientifique américaine
-une portion difficile à mesurer, mais "pesante"-
a répondu à lappel aux armes du
Président Bush. Déjà, les chefs
de file développent des plans pour sassurer
que leurs membres pourront travailler de près
avec les autorités politiques et militaires dans
cette "guerre au terrorisme".
Dès le 26 septembre par exemple,
rapporte
le service dinformation de la revue Nature,
Bruce Alberts, président de lAcadémie
nationale des sciences, réunissait 30 éminents
scientifiques et experts en sécurité pour
discuter du rôle de la science dans laprès-11
septembre. Parmi les personnes présentes: le
président de la compagnie aéronautique
Lockheed Martin, le directeur du Laboratoire national
Brookhaven, associé au ministère de lÉnergie;
le directeur du Centre de laccélérateur
de particules de Stanford; le conseiller scientifique
du président; et le directeur de la CIA.
"Tous étaient nettement préoccupés
du fait que la communauté scientifique et technique
nait pas joué un rôle important dans
cette lutte au terrorisme organisée", sil
faut en croire Kumar Patel, ancien président
de la Société américaine de physique,
qui a également participé à cette
rencontre.
Il faut savoir que, déjà,
avant même les événements du 11
septembre, les organismes subventionnaires gouvernementaux
comme la National Science Foundation et la Defense Advanced
Research Projects Agency, finançaient des recherches
sur le contre-terrorisme. Mais celles-ci, regrettent
des scientifiques, nutilisent pas "le plein
potentiel créatif de la communauté académique"
-sans quon puisse toutefois savoir ce quil
entend exactement par ça.
Selon Nature, qui consacre également
son éditorial du 18 octobre à cette question,
les universités sapprêteraient à
créer un Fonds de 500 000$ pour créer
un groupe de travail "avec un objectif de recherche
anti-terroriste". Cela ne rappelle-t-il pas lépoque
où les cyniques disaient quil ny
a rien comme "une bonne guerre" pour relancer
léconomie?