Le soleil incertain
(ASP) - Le Soleil brille, brille, brille...
Mais pas toujours dégale façon.
En effet, si les astronomes comparent notre étoile
à une centrale nucléaire, il serait plus
juste de dire quil sagit dune centrale
nucléaire avec ses hauts et ses bas.
Il faut signaler que ce nest pas
là une découverte: les astronomes savent
depuis des décennies que le Soleil a des cycles
(de 11 ans), et plusieurs ont suggéré
que sa brillance fluctuait, sur des périodes
de lordre du millier dannées. Avec
des conséquences, peut-être, sur le climat
de notre petite planète. Mais cela reste difficile
à démontrer: pas facile, davoir
des données solaires du dernier millier dannées...
Des chercheurs américains prétendent
maintenant pouvoir le démontrer. Dans une étude
publiée sur le site web de la revue Science,
le paléoocéanographe Gerard Bond et ses
collègues de lObservatoire de la Terre
Lamont-Doherty à Palisades (New York), écrivent
que le climat de lAtlantique Nord sest réchauffé
et refroidi neuf fois depuis 12 000 ans, suivant des
cycles qui ressemblent de près à ceux
du Soleil.
Du moins, si nos déductions sur
ces cycles solaires sont exactes. Si elles le sont,
alors on aurait une grosse partie de lexplication
du Petit Age glaciaire qui a frappé lhémisphère
Nord à partir du XVIe siècle. Et bien
sûr, le Soleil pourrait amplifier
leffet de serre au cours des prochains siècles.
Les données climatiques sur lesquelles
se sont appuyés ces chercheurs sont tirées
des analyses microscopiques des roches déposées
au fond de lAtlantique Nord après y avoir
été traînées par les glaces
du Groenland ou de lIslande. Ces "débris",
lit-on dans larticle, augmentent en nombre tous
les quelque 1500 ans, à quelques siècles
près. Quant aux données sur lactivité
solaire, elles sont déduites de lanalyse
des glaces groenlandaises et du carbone-14 quon
trouve dans les cercles des troncs darbres. Quel
rapport entre les troncs darbres et le Soleil?
Tout simplement le fait que plus le Soleil brille, plus
il bombarde de ses atomes les plantes, ce qui laisse
des traces, même 12 000 ans plus tard.
Ceci dit, il faut plus quune corrélation
entre ce carbone-14 et les changements climatiques pour
affirmer hors de tout doute que le Soleil est responsable
de quoi que ce soit, préviennent les auteurs
eux-mêmes. En particulier, le Petit Age glaciaire
a constitué à lui seul un refroidissement
trop brutal pour pouvoir être expliqué
uniquement par ces fameuses fluctuations solaires.