300 millions d'années de météo
(ASP) - En étudiant les feuilles
fossilisées de plantes, des scientifiques sont
parvenus à se faire une petite idée du
climat des
300 derniers millions d'années.
Pas avec assez de précision pour en tirer des
prévisions météo, mais assez tout
de même pour établir que les dioxyde de
carbone était déjà un gaz à
effet de serre à l'époque des dinosaures.
Bien que personne ne nie que le CO2 soit
un agent important du réchauffement de la planète
aujourd'hui, certains contestent encore qu'il ait pu
l'être dans le passé -et par conséquent,
qu'il puisse l'être dans le futur. D'autant plus
que d'autres analyses de sols anciens ont déjà
révélé que des hauts niveaux de
CO2 dans l'atmosphère n'ont pas toujours correspondu,
dans le passé, à des sommets élevés
de température.
Mais pour Gregory Retallack, de l'Université
de l'Oregon, même si la corrélation n'est
pas parfaite, il y a bel et bien corrélation,
et ce depuis au moins 300 millions d'années.
Et dans la
dernière édition de la revue Nature,
ce chercheur produit, du même coup, le premier
relevé non-géologique de CO2 qui remonte
à des temps géologiques.
Selon lui, ses données replacent
le CO2 dans le peloton de tête des responsables
du réchauffement global.
Les plantes absorbent le CO2 par leurs
pores, qu'on appelle les stomates, sur les extrémités
de leurs feuilles. Lorsqu'il y a moins de CO2 dans l'air,
les plantes développent davantage de stomates,
ce qui, des millions d'années plus tard, permet
aux chercheurs tenaces d'en apprendre plus.
Le seul problème avec cette conclusion,
c'est que 300 millions d'années, c'est très
long, et que les plantes ont pu suffisamment évoluer
pour que leurs stomates d'hier se comportent différemment
de celles d'aujourd'hui. Mais pour l'instant, les données
fournies par Retallack coïncident bel et bien avec
ce que nous connaissons des plus importantes variations
climatiques -en particulier, les derniers âges
glaciaires.