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Le siècle des astéroïdes
(ASP) - Qui aurait cru qu'un corps céleste aussi ridicule
se serait mérité autant d'attention? Il y a des
planètes et des étoiles qui vont être jalouses:
laquelle peut se vanter d'avoir eu droit à quatre articles
dans la même édition de Science, l'une des
plus prestigieuses revues scientifiques mondiales? C'est pourtant
ce que s'est mérité cette semaine ce corps céleste
ridicule: l'astéroïde Eros. Et cette attention, il
la doit à la sonde américaine NEAR, qui lui tourne
autour depuis sept mois.
Les découvertes annoncées en rafale cette semaine
-le mot "découverte" n'est pas trop fort, jamais
un astéroïde n'ayant été scruté
d'aussi près- surviennent à quelques mois seulement
du bicentenaire
de la découverte du tout premier astéroïde,
Cérès, en janvier 1801, par l'astronome italien
Giuseppe Piazzi. C'était l'époque où beaucoup
d'astronomes recherchaient entre Mars et Jupiter ce que d'aucuns
appelaient la "planète manquante" : il y a en
effet entre les orbites de la 4e planète (Mars) et de
la 5e (Jupiter) de notre système solaire un "trou"
dont la taille est anormale, quand on calcule les écarts
entre les autres planètes.
Or, au lieu d'une planète, les astronomes ont trouvé
un, puis deux, puis dix astéroïdes. Aujourd'hui,
on en connaît des dizaines de milliers, et les découvertes
se poursuivent... tandis que cette première visite en
prépare plusieurs autres.
C'est qu'entretemps, on s'est aperçu que ces corps
célestes dont la taille varie entre quelques centaines
de kilomètres (Ceres, le plus gros) et quelques mètres,
ne sont pas les fragments d'une planète qui, entre Mars
et Jupiter, aurait jadis éclaté en morceaux. Ils
sont très diversifiés, les uns montrant une surface
où de la lave a un jour coulé (sans doute le résultat
de la chaleur extrême causée par un bombardement
de météorites), les autres des couleurs correspondant
aux météorites les plus banales, celles qu'on appelle
"chondrites". Cette diversité est tout simplement
celle de notre système solaire, ce qui confirme que les
astéroïdes, comme les météorites, sont
des témoins demeurés intacts des premiers âges
de notre système solaire. D'où l'intérêt
pour Eros, un caillou d'à peine 34 km de long, mais dont
la
masse, la morphologie (il
ressemble à un os), la topographie (il
manque étrangement de petits cratères, mais
en a un très gros) et la
composition (il est d'une couleur uniforme) sont riches en
enseignement pour les géologues et planétologues.
NEAR, qui tourne de plus en plus près autour d'Eros
depuis février dernier, achèvera
sa mission en allant s'écraser sur le caillou. Et
pour finir les choses en beauté, la Nasa, jamais à
court d'idées, a choisi comme date pour cette ultime étreinte...
les environs du 14 février.
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