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Les UV pourraient tuer les morues
(ASP) - Un groupe de chercheurs de l'Université du
New Hampshire, aux États-Unis, met en garde l'Union européenne
au sujet des quotas de pêche à la morue à
imposer dans la Mer du Nord.
Michael Lesser et son équipe veulent faire remarquer
aux ministres chargés de voter les moratoires que le modèle
sur lequel est basé leur calcul des quotas de pêche
ne tient pas compte de facteurs environnementaux. Ces chercheurs
soutiennent que la pénétration des rayons ultra-violets
(UV) du soleil est plus élevée à cause de
l'agrandissement du trou dans la couche d'ozone. Ces rayons pourraient
donc tuer un grand nombre de larves de morue qui se développent
trop près des limites atteintes par les UV. Lesser, rapporte
le New Scientist, demande que ces facteurs soient inclus
dans le calcul des quotas, afin d'éviter les surprises
et les ruptures de stocks.
Lors d'une expérience en laboratoire, les chercheurs
ont exposé des larves de morue à une lumière
correspondant à celle qui pénètre à
huit mètres sous la surface de la mer. Au bout de 10 jours,
90% des larves étaient mortes; les autres montraient de
graves dommages à leur ADN et demeuraient de petite taille.
Lorsque les larves étaient protégées par
un plexiglas, lequel absorbe les UV, seulement le tiers mourait
et les survivantes atteignaient une plus grande taille.
"Ce genre de données n'a pas été
pris en compte dans les modèles d'évaluation des
populations marines", déplore Lesser.
Par contre, Kent Smedbol de l'Université de Dalhousie
en Nouvelle-Écosse, prévient que de nombreux facteurs
doivent être évalués avant de sauter à
de telles conclusions. Par exemple, il suggère que l'augmentation
de la densité de l'eau due à la hausse des températures
de la mer et à sa salinité, pourraient faire en
sorte que les larves se développent à différentes
profondeurs. De plus, selon lui, les matières en suspension
dans l'eau pourraient former un écran protecteur.
Lesser est d'accord. Il croit aussi que la mer est composée
de zones fort différentes les unes des autres, ce qui
l'incite à ne pas généraliser avec ses études
de laboratoire. La situation reste toutefois inquiétante
lorsqu'on se souvient qu'un important centre de recherche britannique
a récemment fait un lien entre la hausse des températures
de la mer et la réduction du taux de survie des jeunes
morues.
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