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Première loi du scientifique
(ASP) - Les scientifiques devraient-ils, comme les médecins,
prêter serment de ne jamais faire de mal? Une bien belle
question, un peu embarrassante aussi. Elle a occupé les
esprits à quelques reprises au cours du XXe siècle,
en particulier après l'explosion de la première
bombe atomique. Depuis quelques années, elle était
retombée en sommeil. Mais un groupe, présent au
dernier congrès de l'Association américaine pour
l'avancement des sciences, veut la réveiller.
Tout un symposium était consacré à cette
question. Le serment d'Hippocrate -vieux de 2500 ans- que prêtent
tous les médecins devrait-il avoir son équivalent
dans les programmes scientifiques des universités? Les
partisans disent qu'en plus de rappeler aux jeunes hommes et
femmes qu'ils ont aussi une responsabilité face à
la société, cela aurait l'avantage de redonner
confiance au public. Les opposants rétorquent que cela
pourrait limiter la recherche dans certains secteurs controversés,
pourtant susceptibles, à long terme, de bénéficier
à la société.
C'est d'Europe qu'arrive ce "réveil", résultat
de la levée de boucliers contre le rôle de "la
science" dans le chaos de la vache folle et dans le dossier
des organismes modifiés génétiquement. Gérard
Toulouse, directeur de la recherche au Laboratoire de physique
théorique de l'Ecole normale supérieure de Paris,
est un des promoteurs de cette idée. Irving Lerch, directeur
des relations internationales à la Société
américaine de physique, dit pour sa part douter qu'une
telle initiative suffise à regagner la confiance du public.
D'autant plus qu'il est difficile de prêter un tel serment,
quand on est incapable de prédire ce que seront les retombées
d'une recherche.
Par ailleurs, pour qu'un tel serment ait une certaine efficacité,
il faudrait quelqu'un pour surveiller. Qui s'en chargerait?
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