En manchette cette semaine:
Virus à l'abattoir
Archives des
capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
Retour à
la page d'accueil
La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Retour
au sommaire des capsules
Le secret de la lèpre
(ASP) - Les Occidentaux ont généralement du
mal à l'admettre, mais la lèpre frappe encore,
et elle frappe dur. Au moins 700 000 nouveaux cas sont signalés
chaque année, la majorité dans les pays du Sud.
Dans ce contexte, le décodage
du génome de la bactérie qui est responsable
de cette terrifiante maladie, constitue une bonne nouvelle.
Mycobacterium leprae, tel est le nom de cette bactérie.
Elle continue de défier toutes les tentatives pour la
cultiver en laboratoire -dans le vain espoir d'en apprendre plus
sur son fonctionnement. Elle se divise plus lentement que toutes
les autres bactéries connues: une fois toutes les deux
semaines seulement, alors que la bactérie E. coli, par
exemple, se divise une fois toutes les... 40 minutes! Enfin,
elle peut dormir cinq ans dans votre organisme avant de se manifester.
Le décodage des 3,2 millions de paires de base, composant
moins de 5000 gènes, que
vient de publier la revue Nature, donne donc de l'espoir
pour combattre cette maladie que connaissaient déjà
Grecs et Romains, il y a 2600 ans. Mais sous certains angles,
ce décodage ne fait qu'épaissir le mystère.
En comparant cette séquence à celle d'une bactérie-cousine,
celle de la tuberculose, les chercheurs se sont aperçus
que la lèpre, au fil de l'évolution, a laissé
s'endormir pas moins de la moitié de ces gènes.
Stephen Cole, de l'Institut Pasteur de Paris, qui a dirigé
une équipe internationale d'une trentaine de chercheurs,
en conclut que la bactérie a ainsi perdu sa capacité
à s'adapter à des changements -mais qu'en retour,
cette réduction du nombre de gènes actifs l'a peut-être
rendue plus efficace. Lorsqu'elle se décide finalement
à frapper, elle frappe fort.
"Elle a tout juste le minimum nécessaire à
survivre", résume Stephen Cole. Ce petit nombre de
gènes explique que la bactérie soit aussi difficile
à faire vivre en laboratoire: il lui faut des conditions
très précises pour croître et se multiplier.
Mais en retour, ce nombre réduit de gènes fonctionnels
la rend peut-être plus vulnérable à un hypothétique
médicament ciblé. Reste évidemment à
connaître ce que sont ces conditions très précises,
et ce que serait ce médicament...
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine
dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|