Revues scientifiques: libre accès aux plus
pauvres
(ASP) - La nouvelle est passée
inaperçue dans les médias grand public,
et pourtant, elle met fin à une attente de 20
ans dans des milliers duniversités et de
bibliothèques, à travers le monde. Mais
pas nimporte quelles: des bibliothèques
et des universités du Sud, ce qui explique, sans
doute, le faible intérêt au Nord...
La nouvelle en question est celle-ci :
près
de 1000 revues savantes en biologie et en médecine
seront accessibles gratuitement ou à très
bas prix, via Internet, pour les médecins
et chercheurs de près de 100 nations parmi les
plus pauvres du globe. Cest là le résultat
dune entente entre les six plus grands éditeurs
internationaux et lOrganisation mondiale de la
santé (OMS), signée à la fin-juin.
Et il y a longtemps que ces médecins
et chercheurs le réclament, eux dont les instituts
de recherche, bibliothèques médicales
et autres hôpitaux universitaires nont souvent
même pas les moyens de sabonner au British
Medical Journal ou à Nature Genetics
et en conséquence, sont incapables de se
tenir à jour sur ce qui se fait dans leur domaine...
ce qui accroît encore plus leurs difficultés
à rattraper le retard du Sud sur le Nord.
Le "projet-pilote", ainsi quil
a été présenté, doit dabord
sétendre sur trois ans. Il commencera au
début de lannée 2002. Cest
"peut-être le plus grand pas jamais franchi
vers une réduction du gouffre de linformation
en santé entre les pays riches et pauvres",
a résumé lors de la conférence
de presse du 9 juillet, Gro Harlem Brundtland, de lOMS.
Les six éditeurs (Reed-Elsevier,
Wolters Kluwer, Blackwell, Harcourt General, Springer-Verlag
et John Wiley & Sons) publient à eux seuls
80% des 1240 meilleures revues biomédicales de
la planète. Un détail non négligeable:
trois des publications les plus importantes dans le
monde de la recherche, soit le New England Journal
of Medicine, Science et Nature, sont
publiées par des éditeurs indépendants,
et ne font en conséquence pas partie de lentente.
En vertu de la dite entente, lOMS
créera un portail sur Internet, à partir
duquel des institutions accréditées pourront
accéder aux articles du millier de revues, dès
le jour de leur publication. Quelque 600 institutions
dans 63 pays la plupart en Afrique- y auront gratuitement
accès, et si tout va bien, leurs homologues dune
quarantaine de pays dont lEurope de lEst-
y auront accès à coût réduit.