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Encore cette damnée météorite
(ASP) - On la croyait morte et enterrée, et voici la
célèbre ALH84001 qui resurgit. ALH84001, cette
météorite martienne qui a tant fait couler d'encre
il y a plus de quatre ans, lorsque des scientifiques ont prétendu
qu'elle abritait des fossiles de micro-bactéries extra-terrestres.
Depuis, la thèse a été battue en brèche,
et il n'y a plus beaucoup de chercheurs pour la prendre au sérieux.
Mais cela n'a pas empêché une autre équipe
de se pencher à nouveau sur ALH84001, non pas pour prouver
si elle avait bel et bien abrité de la vie, mais, plus
simplement, pour tenter de prouver si de la vie aurait pu y survivre.
Et leur conclusion, c'est que de
la vie aurait bel et bien pu survivre à un voyage Mars-Terre,
en dépit des rigueurs extrêmes de l'espace interplanétaire.
Grâce aux champs magnétiques.
Une des raisons pour lesquelles les biologistes ont toujours
été sceptiques quant à la survie d'une forme
de vie, même microscopique, à l'intérieur
de cette météorite, c'est la chaleur : si ce caillou
a été éjecté de Mars, c'est qu'il
y a eu un impact extrêmement violent, ou une catastrophe
planétaire. Dans les deux cas, un événement
qui a provoqué une chaleur si intense (plusieurs milliers
de degrés Celsius) que tout ce qui se serait trouvé
à l'intérieur aurait été carbonisé.
Or, ce que prétend démontrer cette nouvelle recherche,
dirigée par Benjamin Weiss et Joseph Kirschvink, du California
Institute of Technology, c'est que le coeur de la météorite
aurait pu, au contraire, rester suffisamment froid (à
peine 40 degrés) pour que les microbes puissent survivre.
Parmi ces chercheurs, on retrouve Hojatollah Vali, du Centre
de microscopie électronique de l'Université McGill,
à Montréal, qui avait joué un rôle
déterminant dans la recherche d'il y a quatre ans.
Ce qu'ils ont découvert dans cette pierre, ce sont
plusieurs champs magnétiques distincts, sans doute formés
alors qu'elle faisait encore partie de l'environnement martien.
Au moins un de ces champs aurait pu servir comme bouclier contre
la chaleur, pendant le bref laps de temps où la situation
fut critique.
Après cela, le plus dur était passé.
Certes, le cosmos, avec son froid glacial et son absence d'air,
n'est pas le milieu le plus hospitalier pour une bestiole, mais
on sait aujourd'hui que les microbes ont la capacité de
se mettre, littéralement, en hibernation, pour ne se réveiller
qu'au moment propice -même si celui-ci ne se présente
que des millions d'années plus tard.
En d'autres termes, lit-on dans
la revue Science, cette recherche ne présente
aucune preuve supplémentaire quant à la présence
ou non de vie sur Mars. Mais elle va s'ajouter à la pile
déjà volumineuse d'informations qui alimentent
le débat sur la possibilité que la Terre ait jadis
pu être "ensemencée" par de la vie
venue d'ailleurs.
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