
Le 6 novembre 2002

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De plus en plus de questions sur les hormones de substitution
(Agence Science-Presse) - Il y a près
de quatre mois, en juillet, un comité scientifique
américain mettait abruptement fin à une étude
portant sur 16 600 femmes auxquelles on faisait prendre
des hormones de substitution, après qu'il eut été
soupçonné que celles-ci augmentaient le risque
de cancer du sein et de maladies cardiaques.
Mais pour les scientifiques, cette fin abrupte
n'est qu'un commencement: car ils sont maintenant nombreux
à devoir résoudre les questions laissées
en suspens. Y a-t-il vraiment un risque pour la santé?
Si oui, comment le mesure-t-on? Si non, comment le démontrer?
Ils étaient plusieurs réunis
à la fin-octobre dans les locaux des Instituts nationaux
de la santé (NIH) à Bethesda, Maryland. Un
consensus se dégage sur une seule chose, rapporte
la revue Science:
l'hormone de substitution ne devrait pas être utilisée
pour traiter des maladies. En revanche, personne ne voit
pourquoi elle ne continuerait pas d'être employée
pour ce qui constitue sa première raison d'être:
limiter les symptômes de la ménopause.
À ceci près qu'avec ce qu'on
a dit de cette hormone ces derniers mois, personne ne voit
non plus comment il sera possible d'expérimenter
cette hormone sur un grand nombre de femmes, sans violer
les plus fondamentales des règles de l'éthique
médicale
Les Américains ne sont pas seuls à
s'interroger: en octobre, le Conseil de recherche médicale
de Grande-Bretagne annonçait qu'il abandonnait une
étude similaire sur l'utilisation d'oestrogènes
après la ménopause, étude qu'il prévoyait
lancer auprès de 22 000 femmes.
Les défenseurs d'un traitement tel
que le Prempro, ce médicament fait d'oestrogènes
et de progestine, dont les tests furent arrêtés
en juillet, prétendent que les bénéfices
de ce traitement l'emportent sur les risques. Ce que nie
le Conseil de recherche médicale: l'étude
en question, si on la menait jusqu'au bout, ne donnerait
des résultats qu'en 2016 (puisqu'il faut attendre
un long moment avant de voir si les patientes qui prenaient
le médicament furent plus nombreuses que les autres
à développer un cancer), et les résultats
en question pourraient ne pas être statistiquement
très différents de ceux dont on dispose déjà
aujourd'hui.
L'étude du Prempro a été
arrêtée lorsqu'il fut appris que 38 des 10
000 femmes prenant ce médicament avaient été
diagnostiquées avec un cancer du sein, contre 30
de celles qui ne prenaient qu'un placebo.
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