La bête humaine
(ASP) - Voici encore une percée
qui réjouira les biologistes
et désespérera
les opposants aux manipulations génétiques.
Depuis novembre, quatre vaches sont nées porteuses
de gènes
humains.
Le but de ces gènes "étrangers"
est d'amener ces vaches à produire, dans leur
lait, des anticorps humains, ce qui permettrait, en
théorie, d'utiliser ce lait à des fins
médicales. Les scientifiques croient que par
cette technique, on pourrait produire de multiples médicaments
-à faible coût, puisque le lait de vache,
n'est-ce pas, ça ne coûte pas très
cher- pour traiter de multiples maux, des infections
et en particulier des problèmes pour lesquels
notre système immunitaire aurait besoin d'un
coup de pouce.
Quatre
vaches sont ainsi nées, par clonage, chez
une compagnie de biotechnologie du Connecticut, aux
Etats-Unis, appelée Hematech. Son patron est
un pionnier du clonage, James Robl, anciennement professeur
à l'Université du Massachusetts, où
il avait été le premier à cloner
une vache modifiée génétiquement,
en 1998. Il a quitté le confort douillet de l'université
pour créer cette compagnie, spécialisée,
donc, dans le développement de bovins modifiés
génétiquement.
Des anticorps humains avaient déjà
été obtenus chez des souris, et la vache
était logiquement, pour ce type de recherche,
l'étape suivante: elle est une plus grosse "usine"
à production d'anticorps que la souris
Mais combien de temps faudra-t-il avant
de passer du stade expérimental au stade "usine"?
Là-dessus, le Dr Robl, interrogé par les
médias ce lundi, 12 août, après
la parution de cette percée dans la revue britannique
Nature Biotechnology, s'est fait beaucoup plus
évasif...