L'environnement et la pauvreté
(ASP) - C'est un Sommet mondial sur l'environnement,
mais la pauvreté y sera à l'ordre du jour.
Le Sommet de la Terre, qui démarre à Johannesbourg
le 26 août, aura en effet deux enjeux majeurs:
le
manque d'eau, qui frappe au moins deux milliards de
personnes, et le manque de nourriture.
Ces enjeux ne sont évidemment pas
sans liens avec les questions environnementales, puisque
les dégâts causés à notre
planète sont souvent derrière l'aggravation
des problèmes d'eau et de terres agricoles: déforestation,
désertification, pompage abusif des nappes phréatiques,
etc. C'est dans cette optique qu'un rapport des Nations
Unies, déposé cette semaine, enjoint la
centaine de chefs d'État qui seront à
Johannesbourg, à prendre les mesures qui s'imposent.
S'attaquer à l'environnement ne
règlera pas d'un coup la pauvreté dans
le monde, mais ne pas s'y attaquer ne fera qu'aggraver
la pauvreté de milliards de personnes, y lit-on.
Quelque 220 millions d'acres de forêts
ont été détruits au cours des années
90; la consommation de carburants fossiles a continué
d'augmenter; les indices d'un réchauffement climatique
se sont multipliés. Bref, le contenu du rapport
apparaîtra familier aux habitués, mais
l'importance qu'il accorde à la pauvreté
galopante de la moitié de la planète donne
un nouveau relief à ces données.
On se rappellera notamment qu'il y a
deux ans, lors du Sommet du millénaire, 150 chefs
d'État réunis sous l'égide des
Nations Unies s'étaient fixés pour objectif
de réduire de moitié le nombre de gens
vivant dans la pauvreté, d'ici 2015. Cet objectif
doit lui aussi figurer tout en haut des ordres du jour
de la rencontre de Johannesbourg, alors que plusieurs
en sont encore à se demander si ce sommet ne
serait pas une grande occasion d'épater la galerie
sans se risquer à prendre le moindre engagement
concret...