
Le 16 décembre
2002

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L'Europe se prépare à l'arrivée
des OGM
(Agence Science-Presse) - Les pions se mettent
peu à peu en place en vue d'une nouvelle partie d'échecs
qui opposera, en Europe, pro-OGM et anti-OGM. L'Union européenne
semble être sur le point de lever son moratoire de
quatre ans sur les aliments composés d'organismes
génétiquement modifiés (OGM): plus
tôt ce mois-ci, la Commission européenne a
mis en place un mécanisme qui pourrait devenir le
pivot de l'étiquetage de ces aliments, le Réseau
européen des laboratoires sur les OGM. Le Parlement
européen doit donner son accord final à cette
nouvelle marche à suivre en mars.
Mais ce n'est pas tout. Cette semaine, l'Académie
des sciences de Paris a conclu qu'il n'existait aucun danger
particulier pouvant être associé aux OGM pour
la santé humaine, et s'est prononcée en faveur
de leur introduction dans l'agriculture tout comme dans
l'alimentation. Cet avis suit de peu celui de l'Académie
de médecine de Paris, qui était arrivé
à la même conclusion.
Les nouvelles règles édictées
par la Commission européenne -qui réunit les
ministres des 15 pays de l'Union- stipulent que devront
être étiquetés les aliments contenant
plus de 0,9% d'OGM. Cette décision a été
aussitôt contestée par les associations d'agriculteurs,
dont la très française Confédération
paysanne, bien que depuis des années, leurs propres
opposants les accusent de faire barrage aux OGM, non pas
en raison des risques pour la santé, mais parce qu'il
s'agit de produits américains, qui feraient donc
concurrence à leurs propres produits sur les marchés
européens.
Le rapport de l'Académie des sciences
n'en est pas moins prudent. Conscient de la controverse
entourant les OGM, il recommande d'insister sur "les essais
en champs", et non pas seulement en laboratoire.
Par ailleurs, risquant de passer inaperçue,
est une recommandation propre à réjouir toute
personne pour qui culture scientifique n'est pas qu'un terme
creux: elle souligne "l'importance de la formation du futur
citoyen aux disciplines biologiques en développant
son esprit critique dès son plus jeune âge".
Et on augmenterait les chances d'y arriver si on parvenait
à "mieux sensibiliser les chercheurs à la
communication scientifique".
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