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semaine du 16 décembre 2002



Calotte: record battu

Dix millions de kilomètres carrés perdus cet été. C'est un peu comme si une seconde Atlantide était disparue sous les flots.

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A ceci près que cette Atlantide-là a fondu. Et que si la fonte se poursuit au rythme actuel, jusqu'à 20% de la calotte glaciaire de l'Arctique -celle qui enserre le Pôle Nord- pourrait avoir disparu d'ici 50 ans.

Cette calotte glaciaire couvre normalement, au cours de l'été, six millions et demi de kilomètres carrés. Cet été, elle n'en couvrait plus que cinq millions et demi, estiment Mark Serreze et ses collègues du Centre national de données sur la neige et la glace à Boulder, Colorado. Leurs calculs s'appuient sur des analyses à micro-ondes menées par satellites. Parallèlement, une autre équipe s'intéressant, elle, aux glaces du Groenland, a estimé que celles-ci avaient davantage fondu cet été que durant tout autre été depuis 1979, première année pour laquelle on dispose de données satellites.

Ces constats peu encourageants ont été au coeur du dernier congrès de l'Union géophysique américaine, qui avait lieu la semaine dernière dans la chaleur californienne de San Francisco.

On notera qu'on parle ici de données estivales. On pourrait être tenté de rétorquer qu'il est normal que la glace, même au Pôle Nord, fonde pendant l'été. Mais c'est justement là la raison pour laquelle ces scientifiques se servent de cette période de l'année comme d'un indicateur: si, d'été en été, elle fond de plus en plus, cela finit par démontrer qu'à long terme, quelque chose d'anormal est en train de se passer.

Entre 1979 et aujourd'hui, la fonte des glaces groenlandaises s'est accentuée de 16%, avancent Konrad Steffen et ses collègues de l'Université du Colorado à Boulder.

"Lorsqu'on regarde des données individuellement, il est difficile de dire ce qui se passe, a commenté l'hydrologiste Larry Hinzman, de l'Université de l'Alaska, lors du congrès. Mais lorsqu'on les prend ensemble, il y a une démonstration très claire d'un changement rapide en Arctique."

Les climatologues invoquent ce qu'ils appellent l'Oscillation arctique, un cycle régulier de circulation d'air au-dessus du Pôle Nord. Lequel cycle, depuis les années 80, n'est plus cyclique du tout: il est "bloqué" d'un seul côté, entraînant des basses pressions chroniques au-dessus de l'Arctique. Est-ce cela qui explique la fonte accrue des glaces? Mais si tel est le cas, qui a causé ce blocage du cycle?

Et ce n'est pas tout. Plus la glace fond, plus il fait chaud. La glace reflète en effet 80% de la lumière du soleil, et renvoie donc cette chaleur dans l'espace. L'eau, en revanche, absorbe 80% de cette énergie solaire. Résultat: l'océan arctique devient plus chaud. Et ainsi, davantage de glace va fondre, qui réchauffera encore plus l'océan, qui fera fondre encore plus de glace...

Le Groenland, nous apprend la revue Nature, était déjà passé par une phase similaire de réchauffement dans les années 1930. L'humain en était-il responsable? Ce n'est pas sûr. En revanche, plusieurs modèles suggèrent que les perturbations de l'Oscillation arctique pourraient avoir pour origine le rétrécissement de la couche d'ozone -lequel est indubitablement causé par l'activité humaine.

De quoi convaincre les chefs d'Etat de signer Kyoto? Le problème, c'est que les ours polaires sont peu nombreux à voter...


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