L'éducation, une marchandise comme une autre 
                        
                        (ASP) - Il y a décidément 
                          beaucoup dargent à faire en éducation. 
                          Dernier 
                          dune longue liste à se lancer dans ce "marché", 
                          la multinationale du divertissement Vivendi, qui entend 
                          devenir le numéro un du domaine, avec son portail 
                          éducatif sur Internet, et son "cartable 
                          électronique". 
                        Les deux produits ont été 
                          présentés par le président lui-même, 
                          Jean-Marie Messier, lors du dernier MILIA de Cannes, 
                          le rendez-vous mondial des producteurs. 
                        En soi, ça nest pas si nouveau: 
                          il y a déjà une décennie, soit 
                          depuis que les CD-Rom ont commencé à gagner 
                          en popularité, que les producteurs de CD éducatifs 
                          ont flairé la bonne affaire. Mais le débat 
                          a pris une tout autre tournure, plus difficile à 
                          appréhender dans les pages Economie des 
                          journaux, lorsquon sest aperçu que, 
                          dans la foulée des multiples négociations 
                          sur le libre-échange, léducation 
                          faisait partie de la cagnotte. De la même façon 
                          que des politiciens et des gens daffaires réclament 
                          louverture des frontières au bois doeuvre, 
                          aux produits textiles, ou aux produits culturels, dautres 
                          réclament en effet que léducation 
                          soit traitée sur le même pied. 
                        Jusquau président George 
                          Bush qui, il y a un peu plus dun an, à 
                          Genève, avait suggéré que les négociations 
                          sur la libéralisation du commerce international 
                          soient élargies pour inclure léducation 
                          post-secondaire, léducation aux adultes 
                          et les "services éducatifs". 
                        A priori, difficile dêtre 
                          contre: Vivendi Universal Publishing dit vouloir simplement 
                          "faciliter le travail des enseignants et aider 
                          les étudiants dans leurs besoins de manière 
                          simple, drôle et efficace". Et son portail 
                          éducatif offre effectivement un contenu dune 
                          grande qualité. Le hic, dénonce le groupe 
                          français Appel pour une école démocratique: 
                          tous ces services en ligne -salle virtuelle des profs, 
                          assistant personnel, exercices "inédits" 
                          en français, maths et autres, tests dévaluation, 
                          questionnaires interactifs- sont payants. On ny 
                          accède que sur abonnement. Ce qui signifie que 
                          seuls les parents qui en auront les moyens pourront 
                          "aider les étudiants". 
                        Léducation, 
                          une marchandise comme les autres? Depuis le milieu 
                          des années 90, les programmes universitaires 
                          créés par des compagnies pour satisfaire 
                          un besoin précis sont de plus en plus nombreux; 
                          certains secteurs de lenseignement sont maintenant 
                          pleinement privatisés, aux Etats-Unis, afin de 
                          satisfaire des groupes précis (religieux, en 
                          tout premier lieu). Au Brésil, les 500 000 élèves 
                          du réseau commercial Objetivo ne proviennent 
                          que de milieux aisés. Et avec Internet, des cours 
                          universitaires réunissant, par-delà les 
                          frontières, des collèges et universités, 
                          destinés à des groupes très précis 
                          et, de préférence, lucratifs- se 
                          multiplient. 
                        Lensemble du secteur de lenseignement 
                          est un marché denviron 2000 milliards de 
                          dollars US, évalue le portail spécialisé 
                          Transnationale. Le secteur privé nen 
                          contrôlerait que le cinquième -pour linstant.