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semaine du 10 juin 2002



Les verts sont dans un trou noir


D
ix ans après la conférence de Rio, si souvent citée comme modèle par les écologistes, l’environnement n’est décidément pas un sujet populaire. Une rencontre des Nations Unies vient de faire chou blanc, et un rapport de ces mêmes Nations Unies conclut que même si un virage radical était pris demain matin, il faudrait bien du temps pour réparer les dommages que nous avons causés.

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Ministres et hauts-fonctionnaires étaient réunis depuis deux semaines à Bali, en Indonésie, dans le but de mettre la dernière main au plan d’action qui sera présenté en août à la grande conférence de Johannesbourg, qui doit réunir des dizaines de chefs d’Etat et des délégations de haut niveau. On attendait de ce plan d’action des mesures énergiques —et mondiales- sur la lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement.

De toute évidence, pauvreté et environnement ne figurent pas parmi les priorités des gouvernements: la rencontre de Bali s’est achevée vendredi, 7 juin, dans une impasse. Les négociateurs se sont quittés sans avoir accouché de quoi que ce soit.

Ce qui augure mal pour cette conférence de Johannesbourg, baptisée Sommet sur le développement durable, qui est censée donner un nouvel élan à la lutte contre la destruction de l’environnement, dix ans après Rio. Le Sommet du développement durable se donne pour l'instant de plus en plus l’allure d’une coquille vide.

En soi, l’échec de Bali n’est pas une surprise, ont dit les analystes: "il était clair depuis un bout de temps, lit-on du côté de la BBC, que la conférence avait des problèmes".

Même un rapport des Nations Unies déposé quelques jours plus tôt n’a pas fait le moins du monde pencher la balance: on y lit que les bénéfices de politiques de protection de l'environnement qui seraient appliquées maintenant, pourraient n'apparaître que des décennies plus tard. Par exemple, même avec des mesures énergiques prises aujourd'hui, le niveau de dioxyde de carbone continuera d'augmenter jusqu'aux environs de l'an 2050. Ce qui, électoralement, n'est pas très vendeur…

Global Environmental Outlook 3 (GEO-3) est, comme son nom l'indique, le troisième rapport du genre, dont le but est d'étudier les liens entre des questions sociales, environnementales et de développement. Les prévisions qu'il contient sont familières (réchauffement global, impact catastrophique du développement industriel accéléré dans certains pays du Sud, etc.). Mais l'orientation de ce rapport, publié par le Programme de l'environnement des Nations Unies, est particulière: convaincre les décideurs d'appréhender l'environnement dans une perspective plus globale. Plutôt que de se contenter d'émettre des règlementations pour diminuer les gaz à effet de serre par exemple, aider les populations les plus pauvres à se convertir à des énergies renouvelables; ouaider ces mêmes populations, de manière à ce que la coupe à blanc (en Amazonie, par exemple) ne soit plus la seule voie d'avenir qui s'offre à elles.

Le rapport, auquel ont contribué plus de 1000 scientifiques, est déposé maintenant, en prévision de ce fameux Sommet de Johannesbourg. Son ton "inhabituellement pessimiste", évalue la revue Nature, risque de trouver peu d'échos à ce Sommet, au rythme où vont les choses.

Car comme l'écrit le New Scientist, les préparatifs en vue de ce Sommet sont à présent en plein désarroi. Plusieurs espéraient par exemple que deux semaines de négociations à Bali accouchent d'une entente sur la restauration des bancs de poissons, ou sur une réduction de moitié d'ici 2015 du nombre de gens qui, à travers le monde, n'ont aucun accès aux services de santé. Ou encore, sur une réduction, d'ici 2007, des subventions aux entreprises qui, dans les pays riches, utiliseront encore des énergies polluantes.

Sur tous ces points et sur bien d'autres, l'opposition entre pays riches et pays pauvres a souvent été au cœur de l'impasse. La plupart des pays industrialisés, avec en tête les Etats-Unis, se sont notamment opposés à toute forme de calendrier et d'objectifs chiffrés, tant que les pays du Sud n'auront pas mis en place des mesures sévères pour combattre la corruption. Et du côté des pays du Sud, on s'oppose de la même façon à l'établissement de règles trop sévères, tant que les pays du Nord n'auront pas davantage ouvert leurs marchés.

Seul point positif des derniers jours: l'Union européenne a signé officiellement l'entente de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, ce qui permet de dépasser le nombre magique de 55 pays qui l'ont signée. Mais pour lui donner valeur légale, il reste à obtenir un nombre de pays totalisant 55% des émissions de gaz à effet de serre. Et les Etats-Unis, plus gros pollueur de la planète, refusent toujours.

"Le délai entre le changement des comportements humains et le retour à une bonne santé environnementale constitue la plus grosse surprise", résume l'un des auteurs du rapport GEO-3. Un commentaire écrit avant l'échec de la rencontre de Bali, mais qui prend maintenant une tout autre dimension…

 

 


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