Ministres
et hauts-fonctionnaires
étaient
réunis
depuis deux
semaines à
Bali, en Indonésie,
dans le but
de mettre la
dernière
main au plan
daction
qui sera présenté
en août
à la
grande conférence
de Johannesbourg,
qui doit réunir
des dizaines
de chefs dEtat
et des délégations
de haut niveau.
On attendait
de ce plan daction
des mesures
énergiques
et mondiales-
sur la lutte
contre la pauvreté
et la protection
de lenvironnement.
De
toute évidence,
pauvreté
et environnement
ne figurent
pas parmi les
priorités
des gouvernements:
la rencontre
de Bali sest
achevée
vendredi, 7
juin, dans une
impasse. Les
négociateurs
se sont quittés
sans avoir accouché
de quoi que
ce soit.
Ce
qui augure mal
pour cette conférence
de Johannesbourg,
baptisée
Sommet sur le
développement
durable, qui
est censée
donner un nouvel
élan
à la
lutte contre
la destruction
de lenvironnement,
dix ans après
Rio. Le Sommet
du développement
durable se donne
pour l'instant
de plus en plus
lallure
dune coquille
vide.
En
soi, léchec
de Bali nest
pas une surprise,
ont dit les
analystes: "il
était
clair depuis
un bout de temps,
lit-on du côté
de la BBC, que
la conférence
avait des problèmes".
Même
un rapport des
Nations Unies
déposé
quelques jours
plus tôt
na pas
fait le moins
du monde pencher
la balance:
on y lit que
les bénéfices
de politiques
de protection
de l'environnement
qui seraient
appliquées
maintenant,
pourraient n'apparaître
que des décennies
plus tard. Par
exemple, même
avec des mesures
énergiques
prises aujourd'hui,
le niveau de
dioxyde de carbone
continuera d'augmenter
jusqu'aux environs
de l'an 2050.
Ce qui, électoralement,
n'est pas très
vendeur
Global
Environmental
Outlook 3
(GEO-3) est,
comme son nom
l'indique, le
troisième
rapport du genre,
dont le but
est d'étudier
les liens entre
des questions
sociales, environnementales
et de développement.
Les prévisions
qu'il contient
sont familières
(réchauffement
global, impact
catastrophique
du développement
industriel accéléré
dans certains
pays du Sud,
etc.). Mais
l'orientation
de ce rapport,
publié
par le Programme
de l'environnement
des Nations
Unies, est particulière:
convaincre les
décideurs
d'appréhender
l'environnement
dans une perspective
plus globale.
Plutôt
que de se contenter
d'émettre
des règlementations
pour diminuer
les gaz à
effet de serre
par exemple,
aider les populations
les plus pauvres
à se
convertir à
des énergies
renouvelables;
ouaider ces
mêmes
populations,
de manière
à ce
que la coupe
à blanc
(en Amazonie,
par exemple)
ne soit plus
la seule voie
d'avenir qui
s'offre à
elles.
Le
rapport, auquel
ont contribué
plus de 1000
scientifiques,
est déposé
maintenant,
en prévision
de ce fameux
Sommet de Johannesbourg.
Son ton "inhabituellement
pessimiste",
évalue
la revue Nature,
risque de trouver
peu d'échos
à ce
Sommet, au rythme
où vont
les choses.
Car
comme l'écrit
le New Scientist,
les
préparatifs
en vue de ce
Sommet sont
à présent
en plein désarroi.
Plusieurs espéraient
par exemple
que deux semaines
de négociations
à Bali
accouchent d'une
entente sur
la restauration
des bancs de
poissons, ou
sur une réduction
de moitié
d'ici 2015 du
nombre de gens
qui, à
travers le monde,
n'ont aucun
accès
aux services
de santé.
Ou encore, sur
une réduction,
d'ici 2007,
des subventions
aux entreprises
qui, dans les
pays riches,
utiliseront
encore des énergies
polluantes.
Sur
tous ces points
et sur bien
d'autres, l'opposition
entre pays riches
et pays pauvres
a souvent été
au cur
de l'impasse.
La plupart des
pays industrialisés,
avec en tête
les Etats-Unis,
se sont notamment
opposés
à toute
forme de calendrier
et d'objectifs
chiffrés,
tant que les
pays du Sud
n'auront pas
mis en place
des mesures
sévères
pour combattre
la corruption.
Et du côté
des pays du
Sud, on s'oppose
de la même
façon
à l'établissement
de règles
trop sévères,
tant que les
pays du Nord
n'auront pas
davantage ouvert
leurs marchés.
Seul
point positif
des derniers
jours: l'Union
européenne
a signé
officiellement
l'entente de
Kyoto sur
la réduction
des gaz à
effet de serre,
ce qui permet
de dépasser
le nombre magique
de 55 pays qui
l'ont signée.
Mais pour lui
donner valeur
légale,
il reste à
obtenir un nombre
de pays totalisant
55% des émissions
de gaz à
effet de serre.
Et les Etats-Unis,
plus gros pollueur
de la planète,
refusent toujours.
"Le
délai
entre le changement
des comportements
humains et le
retour à
une bonne santé
environnementale
constitue la
plus grosse
surprise", résume
l'un des auteurs
du rapport GEO-3.
Un commentaire
écrit
avant l'échec
de la rencontre
de Bali, mais
qui prend maintenant
une tout autre
dimension