L'histoire des Mayas dans les ronds des arbres 
                        
                        (ASP) - Une analyse minutieuse des cercles 
                          des arbres du début des années 1500 a 
                          permis den savoir un peu plus sur des épidémies 
                          qui ont manifestement ravagé les populations 
                          indigènes du Mexique, peu de temps avant et après 
                          larrivée des Européens. 
                        Plus exactement, ce qui intéressait 
                          ces chercheurs de lUniversité de lArkansas, 
                          cétaient les pluies survenues pendant ces 
                          années-là et des pluies abondantes 
                          laissent des traces sur ces cercles contenus à 
                          lintérieur des troncs darbres, ces 
                          fameux cercles qui, vous a-t-on appris à lécole, 
                          sajoutent au rythme dun par an. 
                        Or, là où il y a pluies 
                          diluviennes, il y a multiplication dinsectes dans 
                          les lieux humides et autres marécages. D'où, 
                          multiplication des maladies. D'où, risques d'épidémies. 
                        
                        Dans leur étude, parue dans lédition 
                          de février dEmerging Infectious Diseases, 
                          léquipe dirigée par David Stahle, 
                          professeur en sciences de la terre à lUniversité 
                          de lArkansas, et Rodolfo Acuna-Soto, de lUniversité 
                          nationale autonome de Mexico, va même jusquà 
                          suggérer, à titre dhypothèse, 
                          que ces épidémies furent des fièvres 
                          hémorragiques causées par un virus commun 
                          à ces régions. 
                        Ce qui, sils ont raison, serait 
                          déjà un exploit, considérant que 
                          500 ans se sont écoulés et que les témoins 
                          sont morts depuis longtemps. Mais cette conclusion, 
                          si elle se vérifie, porte aussi les germes dune 
                          controverse: car généralement, c'est aux 
                          Européens qu'on attribue la cause des épidémies 
                          qui ont décimé les Amérindiens, 
                          et non à des virus "locaux". Pour cette 
                          raison, cette étude va être suivie de beaucoup 
                          dautres sur beaucoup dautres ronds darbres, 
                          et les historiens vont certainement relire attentivement 
                          les rapports médicaux portant sur les épidémies 
                          massives de 1545 et 1576, causées, disait-on 
                          à l'époque, par cette maladie mystérieusement 
                          appelée "cocolitzli", mot qui, dans 
                          la langue indigène Nahuatl, signifiait simplement 
                          "peste"...