Manque d'énergie au sommet
(Agence Science-Presse) - Les organisateurs
du Sommet de Johannesburg continuent de chercher désespérément
une chose sur laquelle les chefs d'Etat pourront s'entendre
avant de repartir. Dernier candidat en lice: les économies
d'énergie. Le Brésil a déposé
officiellement en fin d'après-midi mercredi,
28 août, une proposition qui circulait déjà
chez lui depuis plusieurs jours: que chacun s'engage
à ce que 10%
de l'énergie produite chez lui le soit par des
sources renouvelables, d'ici l'an 2010.
"La proposition, résume le New
Scientist, est la dernière tentative pour
dégager quelque chose de positif des négociations
échouées sur le développement durable
à Johannesburg."
En plus de réduire la pollution,
a déclaré le scientifique brésilien
Jose Goldemburger, cet objectif de 10% donnerait une
impulsion à des industries locales (pour la reconversion
à des énergies telles que le solaire ou
l'éolien) et créerait de l'emploi.
Mais jusqu'ici, les Etats-Unis, le Japon
et l'Australie se sont montrés opposés
à toute forme d'objectif global: en d'autres
termes, ils ne veulent ni objectif chiffré, ni
date précise. On ignore encore comment ils réagiront
à cette proposition-ci.
Et puis, il y a le problème de
définir ce qu'est une source d'énergie
renouvelable. Des documents de l'Union européenne
mettent dans le lot le
fait de brûler le bois et les excréments
animaux, dans les pays en voie de développement.
Or, en vertu de cette définition élargie,
les sources renouvelables fourniraient déjà...
14% de l'énergie dans le monde.
A l'inverse, si on ne calcule que les
sources renouvelables ET propres, comme le souhaite
Goldemburger, seulement 2% de l'énergie mondiale
tombe sous cette définition. Passer à
10% constituerait donc une amélioration notable
-et une bouchée difficile à faire avaler
aux Etats-Unis.