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semaine du 1er juillet 2002



Les (sérieuses) limites de l'anti-sida


D
epuis six ans, les " cocktails " de médicaments anti-sida ont profondément changé la vie des malades, dans les pays riches. Mais ces médicaments ont des limites, et celles-ci deviennent de plus en plus visibles à mesure que les années passent.

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On sait depuis longtemps que l’optimisme affiché au milieu des années 90 face à l’AZT et à ses confrères-médicaments était exagéré : le virus du sida ne meurt pas vraiment ; il reste caché au plus profond de nos cellules, apparemment capable de se réveiller, bien des années plus tard.

Qui plus est, la prise de ces médicaments se révèle souvent, pour le patient, une chose si complexe et si contraignante —à prendre à heures fixes, en grandes quantités, avec effets secondaires à la clef, etc.- que nombre de sidéens abandonnent le traitement en cours de route, par lassitude. Auquel cas tout est à recommencer...

Seize médicaments anti-sida —généralement à avaler en grappes- sont maintenant approuvés par l’administration américaine des aliments et drogues. Ils ont effectivement conduit à une réduction significative du nombre de décès. Mais on se rend maintenant compte que non seulement le virus ne meurt pas, mais en plus, un traitement de choc pris trop hâtivement accroît les effets secondaires à un tel point que, dans certains cas, il vaut mieux retarder le moment où le patient commence son traitement!

Ces nouvelles limites aux traitements, et d’autres, sont au centre du XIVe Congrès international sur le sida, qui a lieu du 7 au 12 juillet à Barcelone, en Espagne —après Durban, en Afrique du Sud, il y a deux ans (voir ce texte), qui avait été le théâtre de cette fameuse controverse autour du président sud-africain qui refusait d’admettre que le sida soit une maladie transmissible sexuellement. Quelque 10 000 personnes sont attendues à ce congrès.

L’un des points majeurs, mais pas le seul. La Chine sera aussi à l’ordre du jour (voir autre texte, cette semaine).

Mais seront aussi à l’ordre du jour les pays pauvres. Car toutes ces questions restent fort vaseuses pour la majorité de la population de la planète, celle-ci n’ayant même pas les moyens nécessaires de s’acheter ces médicaments. En dépit de campagnes internationales —ce fut la création du Fonds global anti-sida des Nations Unies- et en dépit de gestes concrets de la part de compagnies pharmaceutiques et de groupes privés, seule une infime fraction des malades de ces pays peut voir la couleur de ces pilules.

Quelque 90% des 40 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde entier se trouvent, depuis des années, dans les pays pauvres. Dont la majorité en Afrique. Des dizaines de millions de personnes sont condamnées, alors que si elles avaient vécu dans des pays du Nord, elles auraient survécu.

Plusieurs gouvernements ont été lents à réagir, reproche cette semaine la revue américaine Science, et des disputes ont éclaté sur la manière la plus efficace d’allouer les fonds, par exemple ceux des Nations Unies. Quant au fonds que tentent de mettre sur pied le secrétaire général des Nations Unies, il a péniblement recueilli 2 milliards depuis deux ans... sur les sept à dix annoncés.

"C’est presque un échec total", juge Peter Piot, directeur du programme conjoint des Nations Unies sur le sida (ONUSIDA). L’Organisation mondiale de la santé estime que les médicaments ont atteint environ 230 000 personnes... sur 6 millions d’habitants de ces pays pauvres. Et la moitié de ces 230 000 vivent au Brésil, le plus riche parmi ces pays pauvres.

Evidemment, même pour ces 230 000, c’est déjà un immense progrès puisqu’elles aussi auraient été condamnées, à brève échéance, avant ces percées. La seule notion d’un accès aux médicaments pour moins cher était hérétique aux yeux des compagnies pharmaceutiques, il y a deux ans. Aujourd’hui, la pression de l’opinion publique est telle que ce sont ces compagnies qui apparaissent comme hérétiques si elles ne font pas un effort pour diminuer le coût d’un traitement —typiquement, de 10 000$ par an par personne ! Mais même à 300 ou 400$ par an par personne, cela reste encore trop cher pour la majorité des habitants de ces pays.

 


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