On
sait
depuis
longtemps
que
loptimisme
affiché
au milieu
des
années
90 face
à
lAZT
et à
ses
confrères-médicaments
était
exagéré :
le virus
du sida
ne meurt
pas
vraiment ;
il reste
caché
au plus
profond
de nos
cellules,
apparemment
capable
de se
réveiller,
bien
des
années
plus
tard.
Qui
plus
est,
la prise
de ces
médicaments
se révèle
souvent,
pour
le patient,
une
chose
si complexe
et si
contraignante
à
prendre
à
heures
fixes,
en grandes
quantités,
avec
effets
secondaires
à
la clef,
etc.-
que
nombre
de sidéens
abandonnent
le traitement
en cours
de route,
par
lassitude.
Auquel
cas
tout
est
à
recommencer...
Seize
médicaments
anti-sida
généralement
à
avaler
en grappes-
sont
maintenant
approuvés
par
ladministration
américaine
des
aliments
et drogues.
Ils
ont
effectivement
conduit
à
une
réduction
significative
du nombre
de décès.
Mais
on se
rend
maintenant
compte
que
non
seulement
le virus
ne meurt
pas,
mais
en plus,
un traitement
de choc
pris
trop
hâtivement
accroît
les
effets
secondaires
à
un tel
point
que,
dans
certains
cas,
il vaut
mieux
retarder
le moment
où
le patient
commence
son
traitement!
Ces
nouvelles
limites
aux
traitements,
et dautres,
sont
au centre
du XIVe
Congrès
international
sur
le sida,
qui
a lieu
du 7
au 12
juillet
à
Barcelone,
en Espagne
après
Durban,
en Afrique
du Sud,
il y
a deux
ans
(voir
ce texte),
qui
avait
été
le théâtre
de cette
fameuse
controverse
autour
du président
sud-africain
qui
refusait
dadmettre
que
le sida
soit
une
maladie
transmissible
sexuellement.
Quelque
10 000
personnes
sont
attendues
à
ce congrès.
Lun
des
points
majeurs,
mais
pas
le seul.
La Chine
sera
aussi
à
lordre
du jour
(voir
autre
texte,
cette
semaine).
Mais
seront
aussi
à
lordre
du jour
les
pays
pauvres.
Car
toutes
ces
questions
restent
fort
vaseuses
pour
la majorité
de la
population
de la
planète,
celle-ci
nayant
même
pas
les
moyens
nécessaires
de sacheter
ces
médicaments.
En dépit
de campagnes
internationales
ce
fut
la création
du Fonds
global
anti-sida
des
Nations
Unies-
et en
dépit
de gestes
concrets
de la
part
de compagnies
pharmaceutiques
et de
groupes
privés,
seule
une
infime
fraction
des
malades
de ces
pays
peut
voir
la couleur
de ces
pilules.
Quelque
90%
des
40 millions
de personnes
infectées
par
le VIH
dans
le monde
entier
se trouvent,
depuis
des
années,
dans
les
pays
pauvres.
Dont
la majorité
en Afrique.
Des
dizaines
de millions
de personnes
sont
condamnées,
alors
que
si elles
avaient
vécu
dans
des
pays
du Nord,
elles
auraient
survécu.
Plusieurs
gouvernements
ont
été
lents
à
réagir,
reproche
cette
semaine
la revue
américaine
Science,
et des
disputes
ont
éclaté
sur
la manière
la plus
efficace
dallouer
les
fonds,
par
exemple
ceux
des
Nations
Unies.
Quant
au fonds
que
tentent
de mettre
sur
pied
le secrétaire
général
des
Nations
Unies,
il a
péniblement
recueilli
2
milliards
depuis
deux
ans...
sur
les
sept
à
dix
annoncés.
"Cest
presque
un échec
total",
juge
Peter
Piot,
directeur
du programme
conjoint
des
Nations
Unies
sur
le sida
(ONUSIDA).
LOrganisation
mondiale
de la
santé
estime
que
les
médicaments
ont
atteint
environ
230
000
personnes...
sur
6 millions
dhabitants
de ces
pays
pauvres.
Et la
moitié
de ces
230
000
vivent
au Brésil,
le plus
riche
parmi
ces
pays
pauvres.
Evidemment,
même
pour
ces
230
000,
cest
déjà
un immense
progrès
puisquelles
aussi
auraient
été
condamnées,
à
brève
échéance,
avant
ces
percées.
La seule
notion
dun
accès
aux
médicaments
pour
moins
cher
était
hérétique
aux
yeux
des
compagnies
pharmaceutiques,
il y
a deux
ans.
Aujourdhui,
la pression
de lopinion
publique
est
telle
que
ce sont
ces
compagnies
qui
apparaissent
comme
hérétiques
si elles
ne font
pas
un effort
pour
diminuer
le coût
dun
traitement
typiquement,
de 10
000$
par
an par
personne !
Mais
même
à
300
ou 400$
par
an par
personne,
cela
reste
encore
trop
cher
pour
la majorité
des
habitants
de ces
pays.