
Le 5 septembre 2003

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David contre Goliath: victoire de David, non-défaite
de Goliath
(Agence Science-Presse) - Après des
années, les pays pauvres ont finalement obtenu ce
qu'ils réclamaient: le droit d'accès à
des copies moins coûteuses des médicaments.
Mais les pays riches n'ont pratiquement rien cédé...
et en réalité, pratiquement rien donné.
Les négociations à l'Organisation mondiale
du commerce (OMC) traînaient en longueur sur ce sujet
depuis deux ans. En fait, elles empoisonnaient l'ordre du
jour des rencontres internationales de l'OMC: à l'heure
où des Africains tombent comme des mouches, victimes
du sida, la plupart des pays africains demeurent incapables
de fournir des traitements dignes de ce nom, parce que les
médicaments sont hors de prix. Et surtout, parce
que la production de copies de ces médicaments -médicaments
génériques- viole les droits d'auteur, répètent
depuis des années les compagnies pharmaceutiques.
Solution? Que les compagnies pharmaceutiques accordent
à ces pays le droit d'utiliser des médicaments
génériques. C'est non seulement la voie du
bon sens, c'est celle de la solidarité humaine, proclament
associations internationales de médecins, de militants
des droits humains, sans parler de politiciens occidentaux.
Et le principe était admis depuis deux ans au sein
de l'OMC elle-même: mais personne ne s'entendait sur
la façon de formuler ce principe. Les Etats-Unis,
entre autres, ont, depuis décembre 2002, mis des
bâtons dans les roues à un éventuel
traité, reconnaissant qu'ils cherchaient ainsi à
protéger leur industrie pharmaceutique.
Eh bien cette fois, c'est fait, ont annoncé fièrement
le 30 août les négociateurs de l'OMC, réunis
à Genève. Les pays les plus pauvres de la
planète ont désormais, enfin, accès
à ces médicaments moins coûteux.
Mais pas tout à fait, ont aussitôt noté
les critiques, venant des organisations non-gouvernementales.
Médecins sans frontières et Oxfam ont jugé
l'accord "trop compliqué dans son application". L'accord
fait 20 pages et il est truffé de clauses ambigües
qui obligent les pays pauvres à se livrer à
un "parcours du combattant" pour avoir accès à
ces médicaments génériques.
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