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semaine du 1er septembre 2003



Les écologistes sont alarmistes... mais pas assez

Les écologistes se font souvent accuser de trop tirer la sonnette d'alarme. Deux biologistes et deux économistes se sont donc alliés pour y voir plus clair. Et de conclure qu'en la matière, il n'y aura jamais trop de fausses alarmes: certes, la prudence coûte cher, mais l'indifférence coûtera encore plus cher.

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Ces dernières années, le vent a quelque peu tourné pour les défenseurs de l'environnement. Plusieurs livres sont parus les accusant d'avoir exagéré la réalité et les risques du réchauffement de la planète, le plus récent et le plus connu de ces ouvrages étant The Skeptical Environmentalist, du Danois Bjorn Lomborg. Quant au scepticisme du gouvernement Bush face aux effets de nos gaz à effet de serre, il est bien connu.

Et si ces sceptiques avaient raison? Si les environnementalistes étaient les maîtres de la fausse alerte? Pas facile de répondre à cette question dans le langage scientifique où une certitude absolue n'existe pas. Une équipe disparate -deux biologistes américains, un économiste néerlandais et un américain- a donc décidé d'employer le langage de l'économie. Et de produire "une analyse coût-bénéfice" des normes employées par les sciences environnementales.

Leur conclusion: "les bénéfices marginaux, à l'heure actuelle, l'emportent largement sur les coûts marginaux, indiquant par là que les normes acceptées pour mesurer les dégâts (environnementaux) sont trop conservatrices".

En d'autres termes: oui, les environnementalistes font parfois des prévisions pessimistes qui se révèlent exagéréres; oui, cela implique des coûts pour la société; mais ils pourraient commettre encore plus d'erreurs que cela ne serait toujours pas exagéré. "L'indifférence face à des risques sérieux peut se révéler désastreuse."

"La science a la responsabilité d'informer les décideurs, et la société a la responsabilité de trouver des façons d'identifier les niveaux de prudence appropriés... Nous devons (continuellement) nous protéger contre une grande variété d'événéments dont chacun a une faible probabilité de se produire." Mais ce n'est pas parce que cette probabilité est faible que nous devons nous voiler les yeux en espérant que rien n'arrivera -en fait, dans un secteur tel que la santé, c'est rarement ce que nous faisons.

Où se trouve l'équilibre? Quel est le seuil de tolérance aux alarmes environnementales qu'une société peut tolérer? Les auteurs ne s'avancent pas beaucoup sur ce terrain, mais soulignent deux choses: la première, les alarmes lancées par des groupes qui font consensus, comme le Comité intergouvernemental sur les changements climatiques (dont le très volumineux dossier, paru il y a près de deux ans, est le résultat d'une décennie de travaux) ont davantage de poids que les alarmes lancées par des scientifiques individuels, aussi éminents soient-ils. La seconde, même un sceptique comme Lomborg admet que le coût humain sur l'environnement est énorme: le nombre de décès aux États-Unis liés à la pollution atmosphérique est de plus de 100 000 par année, et dépasse probablement les 3 millions à travers le monde.

Des règlements limitant l'émission de polluants comme le Clean Air Act américain (1970) ont contribué à réduire la quantité des plus dangereux de ces polluants -et de ce fait, ont contribué à réduire le nombre de décès. L'Agence américaine de protection de l'environnement a écrit il y a 10 ans que "les bénéfices nets sur la santé humaine (bénéfices moins les coûts)" du Clean Air Act se mesuraient, sur 20 ans, en billions de dollars: au moins 5,6 billions, ou si vous préférez, 5600 milliards$.

L'analyse de ce quatuor écologico-économique est parue dans la dernière édition de la revue américaine Science, sous le titre "Fausse alarme à propos des fausses alarmes environnementales" (résumé seulement, nécessite une inscription gratuite).

Soit dit en passant, au bénéfice des sceptiques, sachez que Bjorn Lomborg a été, depuis la parution de son ouvrage, officiellement blâmé par le Bureau danois de la malhonnêteté scientifique (Danish Committees on Scientific Dishonesty). Ce qui n'empêche pas qu'il "y aura toujours un marché solide pour populariser des livres comme The Skeptical Environmentalist". La controverse a toujours contribué à vendre plus de bouquins que la prudence...


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