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Le 3 décembre 2003


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La particule mystère

(Agence Science-Presse) - Si vous ne connaissez pas le meson mystère, il n'y a pas à vous inquiéter pour votre culture: les scientifiques n'étaient même pas sûrs qu'il existait il y a un mois encore.

Des physiciens japonais avaient d'abord annoncé avoir identifié cette particule. Plus récemment, des collègues américains ont confirmé cette observation et lui ont ajouté le qualificatif "mystère" parce que cette particule ne semble pas cadrer avec les théories actuelles

X(3872), c'est son nom plus scientifique, a été observée –façon de parler– parmi les produits de la désintégration d'une particule plus standard appelée le meson beau, au sein de l'Accélérateur de particules à haute énergie de Tsukuba, au Japon. Et ensuite, au Laboratoire national Fermi, en Illinois, où se trouve le plus gros accélérateur de particules du monde. Le nouveau-venu pèse le poids d'un atome d'hélium, ce qui est beaucoup pour une particule bien plus petite qu'un atome, et il vit pendant un milliardième… de billionième de seconde. Après quoi il se désintègre à son tour en des particules à vie plus longue et plus familières aux physiciens.

Les physiciens assurent par contre qu'un milliardième de billionième de seconde, c'est une vie très longue pour une particule de ce poids, et c'est ce détail qui la rend si mystérieuse. Plus que mystérieuse: si ce détail se confirme par d'autres observations, c'est rien de moins que la théorie standard décrivant les composants de base de notre univers qui devra être retouchée.

Un meson, si vous voulez tout savoir, est composé d'un quark et d'un antiquark retenus ensemble par ce qu'on appelle la force nucléaire forte, la plus puissante force connue dans la nature. Cette force existe sous différentes formes, définies dans le langage scientifique par des "couleurs"; la grande variété des mesons identifiés jusqu'ici renvoie aux différentes façons dont cette force s'exerce.

Sauf que X(3872), lui, ne s'inscrit dans aucun des modèles jusqu'ici définis. Les physiciens théoriques ont donc le choix entre modifier leur théorie des couleurs, ou faire de X(3872) le premier exemple d'un nouveau type de meson, qui serait composé non pas de deux, mais de quatre quarks.

Et vous voilà désormais tous plus savants...

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