
Le 3 février 2003

Retour
au sommaire des capsules
Economie d'un deuil
(Agence Science-Presse) - Comme quoi les affaires
restent les affaires, en toutes circonstances, les débris
n'avaient pas fini de tomber, pas plus que les restes humains,
que déjà, certains commençaient à
supputer sur leurs chances d'avoir de futurs contrats de
la Nasa.
Ainsi, rapportait dimanche l'agence de presse
Reuters, "Boeing
fait face à de nouvelles incertitudes". Boeing,
c'est le constructeur d'avions, mais c'est aussi celui qui
fabrique les navettes spatiales depuis qu'il a repris les
activités du groupe Rockwell, en 1996. C'est aussi
celui qui en assure les réparations, dans le cadre
d'un consortium avec le groupe Lockheed Martin.
Certes, on ignore si la tragédie de
la navette Columbia est le résultat d'une erreur
humaine. Mais avec toutes les incertitudes qui vont désormais
peser sur l'avenir du programme de navettes, sur l'avenir
des navettes elles-mêmes (voir
la manchette de cette semaine), Boeing n'est pas dans
la meilleure de situations. Si la Nasa décidait de
construire immédiatement une quatrième navette,
le géant de l'aviation serait en lice. Si l'agence
spatiale américaine décidait plutôt
de se tourner vers ces avions orbitaux qui n'étaient
prévus que pour la décennie 2010, plusieurs
autres compagnies feraient la file pour décrocher
les lucratifs contrats: y compris des groupes plus petits
que Boeing et Lockheed, capables de proposer des solutions
innovatrices, plus efficaces, plus sécuritaires et
moins coûteuses.
Mais en fait, supputent les experts interrogés
par Reuters, les conséquences les plus importantes
pourraient être du côté de la station
spatiale. Le groupe Boeing, de Chicago, a été
fortement critiqué ces dernières années
pour les dépassements de coûts dans la construction
de la station. Si les envois de navettes devaient être
suspendus pendant des mois, voire deux ans comme cela avait
été le cas après la catastrophe de
Challenger en 1986, cela donnerait amplement le temps à
un examen de conscience. Le fait de suspendre la construction
de la station, même temporairement, obligerait à
revoir certaines priorités et, surtout, certaines
habitudes peut-être trop bien ancrées depuis
des années.
Ce qui n'arrange rien pour les employés,
c'est que Boeing (premier construction d'avions au monde
et deuxième constructeur pour la défense américaine)
a déjà renvoyé 30 000 personnes depuis
septembre 2001. Une chute des activités spatiales
se traduirait donc par encore plus de chômage.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|