
Le 5 février 2003

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Navettes: la longue histoire des dégâts
(Agence Science-Presse) - Un morceau se détache
de la navette; les caméras en filment un plan lointain
et flou; et on en parle pendant des mois.
Ce n'est pas la première fois que cela
se produit sur l'une ou l'autre des navettes spatiales.
Même
Columbia avait subi à au moins deux reprises un tel
incident, a admis la Nasa ces derniers jours. En 1992,
un morceau du revêtement du grand réservoir
extérieur (cette "fusée" brune attachée
à la navette au décollage) était tombé
sur le ventre de la navette, où il avait creusé
un trou de 12 centimètres dans l'une des tuiles -ces
fameuses tuiles qui protègent l'appareil de l'énorme
chaleur lors de sa rentrée dans l'atmosphère.
L'incident n'avait pas alors été jugé
sérieux.
Et puis, en 1997, un rapport d'inspection,
toujours de Columbia, avait révélé
quelque 300 traces d'impacts sur ces fameuses tuiles, dont
132 mesurant "plus d'un pouce" (plus de deux centimètres
et demi). Cette fois encore, la Nasa avait conclu que "les
tuiles endommagées ne posaient aucune menace pour
la sécurité de l'équipage".
Vrai ou faux? Difficile à dire, puisqu'en
ces deux occasions, rien de fâcheux ne s'est produit.
Et même si tous
les indices tendent pour l'instant vers le détachement
d'un morceau du revêtement de ce réservoir
qui aurait endommagé le revêtement de l'aile
de la navette, nul ne peut comparer pour l'instant la gravité
de cet incident-ci avec ces incidents-là.
N'empêche que des dommages aux tuiles,
il y en a souvent. Et la Nasa elle-même avait évalué
en 1995 que 90% de ces dommages sont causés par des
fragments échappés de l'épais revêtement
du grand réservoir extérieur: une hypothèse,
explique le New Scientist, veut que des bulles d'air
emprisonnées à l'intérieur de ce revêtement
se gonflent sous l'effet de la chaleur intense entraînée
par l'allumage des moteurs. En gonflant, elles font craquer
une partie du revêtement, avec pour résultat
que des morceaux s'en détachent de temps en temps.
On croyait avoir résolu le problème
en 1999 en modifiant la conception du revêtement.
Mais en octobre 2002, lors du lancement de la navette Atlantis,
une pièce de ce revêtement était encore
tombée... en plein sur un des moteurs.
La Nasa a même un terme pour ces bulles
d'air, ces gonflements et ces craquements, qui ferait sourire
si la situation ne s'y prêtait pas: pop-corn.
Le revêtement extérieur du réservoir
agit, sous l'effet de la chaleur... comme un récipient
de pop-corn!
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