
Le 3 mars 2003

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La Bible des changements climatiques
(Agence Science-Presse) - Saviez-vous que
les écologistes ont eux aussi leur bible? Elle porte
un nom bien moins prestigieux: le rapport du Groupe intergouvernemental
sur l'évolution du climat. Mais si ce document
est tenu en si haute estime, c'est parce que, au milieu
des nombreuses, très nombreuses, études publiées
depuis 20 ans sur le réchauffement de la planète,
celle-ci est la seule dont l'ambition soit de pointer ce
qui fait consensus parmi les scientifiques. Résultat:
même les sceptiques ont du mal à critiquer
ses conclusions.
Trois éditions sont parues jusqu'ici:
en 1990, 1995 et 2001. Le travail -de longue haleine- en
vue de la 4e édition ne sera
complété qu'en 2007. En attendant, 350 membres
du Groupe, GIEC de son petit nom, étaient réunis
en février dans les locaux de l'Unesco, à
Paris, afin de faire le point.
C'est dans l'édition 2001 qu'on trouvait
entre autres choses la prévision suivante, qui a
fait le tour du monde: si les émissions de gaz à
effet de serre se poursuivent au rythme actuel, la température
moyenne du globe pourrait grimper jusqu'à six degrés
d'ici l'an 2100. Un changement aussi rapide, s'il se réalise,
ce serait du jamais vu depuis
un million d'années!
Mais études ambitieuses ou pas, le
GIEC n'a toujours pas l'oreille du président américain
George Bush et des autres dirigeants qui continuent de mettre
en doute le fait que notre planète se réchauffe.
Si les montagnes de données recueillies depuis 1990
ont contribué à la prise de conscience du
problème dans une frange importante de la population,
il reste du chemin à faire, reconnaissait le président
du GIEC, Rajendra Pachaury, qui
profitait de l'occasion pour accorder des entrevues à
la presse.
Créé en 1988 par l'Organisation
météorologique mondiale et le Programme des
Nations Unies pour l'environnement, le GIEC a pour objectif
premier de réunir les principaux spécialistes
du climat du monde entier pour mener des études rigoureuses
sur les études: autrement dit, faire le bilan de
la littérature scientifique la plus récente
et la plus étoffée sur les changements climatiques.
Anecdote
politique, rappelle le quotidien français Libération:
si Rajendra Pachaury occupe ce poste, c'est parce que l'équipe
Bush a poussé de toutes ses forces ce scientifique
indien à la tête du GIEC, espérant y
trouver un chercheur moins "hostile" à l'industrie
pétrolière que son prédécesseur,
Bert Watson. "La manuvre a complètement raté",
s'il faut en croire Libération, peut-être
parce que le GIEC a toujours eu pour but, justement, de
rechercher le consensus. Ce qui le rend si difficile à
attaquer.
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