
Le 3 novembre 2003

Retour
au sommaire des capsules
Faire plus de recherches... avant de cloner un humain
(Agence Science-Presse) - Les scientifiques
ne veulent pas cloner d'humains. Mais ils devront apprendre
comment le faire. Comprenne qui peut.
Un appel à une meilleure compréhension
du clonage: c'est l'appel fort ambigu qui a été
publié vendredi, dans l'édition de novembre
de la revue britannique Nature Review Genetics, sous
la signature de plusieurs experts, dont le père de
la brebis Dolly, Ian Wilmut. Il y a eu trop de fausses couches,
rappellent-ils, trop de naissances prématurées,
trop d'animaux mort-nés ou malformés: de toute
évidence, l'ignorance des scientifiques face au clonage
est encore trop grande, et
bien d'autres recherches sont nécessaires pour comprendre
ce qui cloche.
Ce n'est pas un appel en faveur du clonage
humain: mais comme ils se le sont rapidement fait reprocher,
ces scientifiques n'en laissent pas moins la porte grande
ouverte. Ils reprochent aux recherches menées jusqu'ici
-pour cloner brebis, souris, singes, porcs et bovins- d'avoir
été réalisées un peu au hasard,
sans plan directeur. Si on veut voir ces recherches déboucher
sur des traitements médicaux, il faudra avancer d'une
manière plus rigoureuse, écrivent-ils. Non
pas pour cloner des humains, mais pour cloner des cellules
en toute sécurité: c'est ce qu'on appelle
le clonage thérapeutique, qui n'a pas pour objet
de produire un être vivant, mais un amas de cellules-souches,
capables -en théorie- de se transformer, par exemple,
en un organe -poumon, foie, rein- en vue d'une transplantation.
"Il y a beaucoup de questions à résoudre
sur les cellules clonées avant de les transplanter
dans un patient", ajoute Ian Wilmut, en entrevue au New
Scientist. Il faut comprendre qu'est-ce qui ne tourne
pas rond dans les laboratoires, que ce soit au moment où
l'on retire l'ADN de l'ovule de la mère à
cloner, ou au moment où on transfert cet ADN dans
l'ovule de la mère-porteuse, ou au moment de l'insémination,
ou plus tard. La seule façon de résoudre ce
mystère est d'examiner attentivement les échecs
survenus depuis des années, plutôt que de continuer
à célébrer les succès. Il faut
examiner étape par étape la croissance de
ces embryons clonés.
Sauf que ce faisant, on s'approchera pas à
pas du moment où il sera possible de cloner un humain
en toute sécurité...
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|