
Le 11 septembre 2003

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La vaccination recule au Gabon
LIBREVILLE (Agence Science-Presse) - Les autorités
gabonaises sont particulièrement préoccupées
par la régression de la vaccination et associent
la gravité de la situation à un mauvais usage
des fonds alloués à la santé.
Pour le président gabonais Omar Bongo,
le gouvernement doit prendre des mesures vigoureuses pour
dépasser un taux de 80% de couverture vaccinale d'ici
2004. "La politique de santé doit consister non pas
uniquement à soigner les populations mais également
à maintenir celles-ci en bonne santé. Or il
se trouve qu'au cours de ces dernières années,
la prévention sanitaire connaît d'énormes
dysfonctionnements", a rappelé Omar Bongo.
Une enquête démographique sur
la santé au Gabon réalisée en 2002,
révèle que seulement un enfant sur six (17%)
a été complètement protégé
contre les maladies cibles du Programme élargi de
vaccination (PEV) et que 4% des enfants n'ont reçu
aucun vaccin. Or, en 1990, le Gabon avait réussi
à atteindre un taux de couverture vaccinale de 80%.
Selon les statistiques du ministère
de la Santé publique et de la Population, le taux
de mortalité chez les moins de cinq ans, même
s'il diminue, demeure énorme: 155 pour 1000 en 1992,
148 pour 1000 en 1995 et 134 pour 1000 en 2002.
Le directeur général de la Santé
publique, Pierre André Kombila, regrette les temps
glorieux de 1990 et s'inquiète sérieusement
de "la chute progressive de la couverture vaccinale
Une première conséquence de cette situation
est la poussée épidémique de rougeole
et de coqueluche observée depuis trois ans au Gabon.
La flambée de tuberculose, dont le virus du sida
fait le lit, et le tétanos néonatal, sont
en croissance constante".
Pour l'année 2003, sur 23 milliards
de francs CFA destinés à la santé,
5 milliards de F CFA ont été alloués
aux médicaments et 10 milliards aux hôpitaux.
La part des activités de prévention y est
sensiblement plus faible, comme l'illustre par exemple le
budget de fonctionnement du PEV qui est de 442 millions
de F CFA, soit quatre fois moins que ce qui était
prévu. On comprend mieux pourquoi le chef de l'Etat
a décidé de tirer la sonnette d'alarme.
Antoine Lawson
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