
Le 10 novembre 2003

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Un bien curieux trou noir
(Agence Science-Presse) - Au centre de notre
galaxie, comme au centre de bien des galaxies, réside
probablement un trou noir. Mais le nôtre semble bien
rachitique à côté de ses cousins. Des
astronomes américains croient avoir compris pourquoi.
Sagittaire A c'est le trou noir
serait quatre millions de fois plus massif que notre Soleil.
A notre échelle, c'est énorme. Mais à
l'échelle d'un trou noir un objet extraordinairement
massif, qui est le résultat d'une étoile mourante
effondrée sur elle-même c'est fort peu.
Les astrophysiciens ont "observé" façon
de parler des trous noirs encore 1000 fois plus massifs,
dans d'autres galaxies.
Évidemment, le fait que Sagittaire
A soit près de nous là aussi, façon
de parler le propulse au titre du trou noir le plus
étudié de tous. Ondes courtes (grâce
au satellite Chandra), ondes longues et ultra-longues, radiations
de toutes sortes: tout ce qui émane de ce trou noir,
ou plus exactement de sa frontière appelée
l'événement-horizon et que nous pouvons
capter, à 30 000 années-lumière de
distance, est studieusement décortiqué. La
plus récente pièce du puzzle, ce sont les
ondes infra-rouges, étudiées au Very Large
Telescope du Chili par cette équipe qui vient
de publier dans la revue Nature. Ces ondes révèlent
de grandes fluctuations d'énergie, marquées
par des flamboiements aussi fréquent qu'imprévisibles;
des observations similaires avaient été réalisées
du côté des émissions de rayons-X.
Qu'est-ce que cela signifie? Sachant qu'un
trou noir massif absorbe tout ce qui passe à proximité,
dont de grandes quantités de gaz, et qu'il en convertit
environ le dixième en radiations (dont l'infra-rouge
et les rayons-X), ces flamboiements fréquents témoignent
de la présence de nuées de gaz qui tournent
autour du trou noir: cela lui fournit de quoi absorber à
intervalles réguliers. Mais le fait que les flamboiements
ne soient justement pas aussi réguliers qu'ils le
devraient, témoigne soit que le nuage de gaz suit
une orbite irrégulière, soit que la conversion
de ce gaz en radiations n'est pas un processus naturel aussi
continu qu'on le croyait. Et c'est peut-être là
que réside le lien avec la petitesse de notre trou
noir: il est possible, écrivent ces scientifiques,
que la physique des trous noirs diffère suivant que
celui-ci soit un super-massif, ou un "petit".
D'autres observations seront nécessaires
pour démêler tout cela. Des observations qui
ne sont jamais faciles, s'agissant d'un objet par définition
invisible...
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