
Le 12 mai 2003

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Le Soleil se réchauffe-t-il?
(Agence Science-Presse) - À l'intérieur
du débat scientifique sur le réchauffement
global, il est une question qui n'a jamais obtenu de réponse
satisfaisante: quelle part détient le Soleil dans
le réchauffement ou le refroidissement
de notre planète? On sait en effet que notre étoile
passe par des cycles, encore mal connus. Et on sait que
notre planète est passée par de multiples
chauds et froids, bien avant que l'humanité n'intervienne.
Par conséquent, au-delà des variations climatiques
naturelles et des catastrophes écologiques intermittentes,
quel rôle a joué le Soleil dans tout cela?
En mars, la Nasa annonçait que, selon
les nouvelles données de ses deux sondes spatiales
ACRIM (Active Cavity Radiometer Irradiance Monitors),
le taux de radiations émis par le Soleil en-dehors
de ses périodes d'activités intenses, aurait
augmenté de 0,05% par décennie, depuis 1970.
Ce qui signifierait que le Soleil devient un poil plus chaud
depuis 1970. Car 0,05% par décennie, c'est une augmentation
significative, assez significative pour avoir un impact
sur le climat, a aussitôt déclaré l'un
des principaux promoteurs de ce lien entre Soleil et climat,
Richard Willson, de l'Institut de recherches sur le climat
à l'Université Columbia (New York). Willson
est également le chercheur principal du programme
ACRIM, en opérations depuis 1989.
Le problème, c'est qu'un autre spécialiste
des radiations solaires, qui a également étudié
les données des sondes ACRIM, a annoncé en
avril être arrivé à des conclusions
opposées. Pour Judith Lean, du Laboratoire de recherche
navale à Washington, rien ne permet en effet de conclure
que le Soleil se réchauffe. "Il n'y a eu aucun
changement significatif dans le comportement du Soleil",
a-t-elle déclaré lors du congrès anglo-irlandais
d'astronomie tenu à Dublin.
Willson, reproche-t-elle, n'a comparé
que les creux du cycle solaire, soutenant qu'il s'agit là
de la meilleure façon de détecter des tendances
à long terme. Or, même s'il avait raison, des
données portant sur trois "creux" (il n'y
en a qu'un tous les 11 ans), c'est bien trop peu pour extrapoler
quoi que ce soit sur des "tendances à long terme".
Surtout quand on se rappelle que des astronomes ont récemment
identifié au sein de notre étoile un cycle
de 1500 ans! Et qu'il est fort possible qu'il existe d'autres
cycles, de plus longue durée encore
- Mission ACRIM: communiqué
de presse
- Communiqué
de la Société royale d'astronomie sur la
controverse Lean-Willson
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